À Genève], les politiciens, à mon avis, ils ont pensé la loi [anti-mendicité] pour faire partir les Roms. Mais sur le terrain, en fait, il y a plutôt une discrimination... Enfin il y a plutôt... Une marginalisation des Suisses aussi. On est plus enfoncés encore. (Luca) 3Cet extrait d'entretien mené avec une personne pratiquant la mendicité à Genève fait référence à l'adoption en 2008 d'une loi restaurant l'interdiction de mendier dans ce canton de Suisse. Même si le Code pénal fédéral suisse ne mentionne pas la mendicité, un grand nombre de villes et/ou de cantons ont interdit ou limité cette pratique 4 , introduisant dès les années 2000 des lois cantonales ou municipales (ou en maintenant ou adaptant des lois ou des articles existants). Genève est le premier canton suisse francophone à avoir adopté une loi en la matière, lançant un débat contemporain sur cette question. Cette loi est alors considérée par les uns comme une mesure nécessaire pour réguler un afflux croissant (ou perçu comme tel) de personnes identifiées comme Roms. D'autres au contraire qualifient cette loi de « punition de la misère » 5 . Quoi qu'il en soit, dix ans plus tard, la loi n'a pas fait disparaître la mendicité, mais elle a eu 1 HES-SO (Haute école de travail Fribourg).