La reconnaissance des autres, et plus spécifiquement des pairs, est particulièrement importante à l’adolescence, lorsque les jeunes construisent leur identité d’adulte. Une recherche menée en Suisse auprès de jeunes femmes et hommes âgés de 14 à 25 ans montre que cette quête de reconnaissance peut amener certains et certaines jeunes à s’engager dans des transactions sexuelles, c’est-à-dire des expériences d’ordre sexuel associées à un échange financier, matériel et/ou symbolique. Toutefois, dans les représentations de tous et toutes les jeunes rencontrés, l’échange associé à la sexualité renvoie à la prostitution, dont la plupart cherchent à se distinguer en raison de la stigmatisation sociale dont fait l’objet cette pratique. Le défi pour ces jeunes est donc de pouvoir faire la preuve de leur capacité à développer des expériences intimes, affectives et sexuelles, tout en évitant des comportements susceptibles d’être stigmatisés. Or, les attentes de comportements ne sont pas les mêmes pour les garçons et les filles, ces dernières étant plus susceptibles de se voir attribuer une réputation de « pute », qu’elles acceptent ou non de s’engager dans des transactions sexuelles. À partir des résultats de cette recherche, cet article vise à mettre en lumière les enjeux de genre qui interviennent dans ces expériences de transactions sexuelles impliquant des jeunes et leur articulation avec les processus de construction identitaire et de reconnaissance lors de la transition à l’âge adulte.
Cet article prolonge les réflexions habituelles sur les jeunes de la rue en s’intéressant à une alternative possible à la vie de rue, c’est-à-dire à la sortie de la rue. Cette dernière est abordée en termes de processus dynamique et paradoxal, de passage d’un mode de vie (celui de la rue) à un autre. La perspective proposée invite à nuancer les approches en termes de délinquance ou de comportement à risque pour comprendre davantage le sens que le jeune, en tant qu’acteur, attribue à la vie de rue et au processus de sortie. Il s’agit de déplacer le discours sur la sortie de la rue, souvent perçue en termes de résultat (comme objectif d’intervention), en reconnaissant l’importante part de l’acteur dans ce processus.This article seeks to enrich the body of work surrounding street youth. It focuses on the alternative to street life : leaving the street, or “street exit”. Street exit is a dynamic and paradoxical process ; it is a pathway leading from street life to an alternative way of life. The perspective adopted in this paper moderates deviance – or risk-based approaches in order to explore street youth as actors, and to discuss the ways in which they experience street life and the exit process. The goal is to elevate the discourse associated with street exit, by moving away from a largely outcome-oriented focus, and placing greater emphasis on the individual as the main actor in the process of street exit
Face à l’abondance de chiffres concernant les risques que les jeunes encourent dans la rue ou font encourir aux autres, on peut avoir tendance à oublier que leurs comportements dits « à risque » constituent les manifestations d’enjeux plus profonds. Alors que l’idéal d’autoréalisation individuelle valorise certaines formes de prise de risques, on constate simultanément la présence importante au sein de nos sociétés d’une obsession sécuritaire qui vise la gestion des populations à risque. À partir d’une enquête auprès de jeunes sortis de la rue réalisée à Montréal, le présent article vise à mettre en lumière l’écart entre le sens attribué par les jeunes à la marginalité et à la normalité et la tendance politique à privilégier des approches épidémiologique et sécuritaire à l’égard de ces populations. Il se conclut par une analyse des effets de ces approches en termes de reconnaissance sur le processus de sortie de la rue de ces jeunes.When we see the numerous risks that young people face on the street or cause for others, one can forget that the so called « at risk » behaviour are displays of deeper lying issues. While the ideal of individual auto-realization values certain forms of at risk behaviour, one can also discern the existence in our societies an obsession with safety that targets at risk populations. Based on a survey conducted in Montreal with street youth, this article aims to clarify the difference between the meaning attributed by youth to marginality and normality and the political tendency to favour epidemiological and safety oriented approaches toward these populations. It concludes with an analysis of the effects of these approaches in relation to the recognition on the youth street exit process.La abundancia de cifras sobre los riesgos que los jóvenes de la calle corren o hacen correr a otros puede hacernos olvidar que los susodichos comportamientos “de riesgo” no son más que manifestaciones de problemas más profundos. En efecto, al mismo tiempo que en que el ideal de realización individual se valorizan ciertas formas de toma de riesgo, en el seno de nuestras sociedades se presenta una obsesión sobre la seguridad centrada en la gestión de las poblaciones en riesgo. A partir de una investigación realizada con jóvenes que han dejado la calle en Montreal, este artículo busca ilustrar la divergencia existente entre el sentido atribuido por los jóvenes a la marginalidad y a la normalidad y las tendencias políticas a privilegiar el enfoque epidemiológico y de seguridad en relación con estas poblaciones, además del efecto que ello tiene sobre estas últimas en términos de reconocimiento del proceso de retiro de estos jóvenes de las calles
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Based on a study that we carried out in Geneva between 2013 and 2015, this paper suggests that the anti-begging law adopted by the Geneva High Council in 2007 can be understood a way of managing urban cohabitation with marginalized populations. In response to this “poverty management”, we argue that the continued occupation of the public space by the people wh o practice begging can be understood as them implementing their own “right to the city” anyway, in the subversive sense meant by Lefebvre.Sur la base d’une étude menée à Genève entre 2013 et 2015, cet article soutient que la loi anti-mendicité adoptée par le Grand Conseil de Genève en 2007 peut être comprise comme un moyen de gérer la cohabitation urbaine avec les populations marginalisées. En réponse à cette forme de “management de la pauvreté”, nous argumentons que le fait qu’il y ait toujours de personnes pratiquant la mendicité à Genève peut être compris comme la mise en actes de leur « droit à la ville », au sens plus subversif entendu par Lefebvre
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