L’accueil d’un Mondial de football favorise-t-il une exploitation des stades qui leur conférerait une centralité urbaine propice à les ériger en pôles de tourisme sportif contribuant aux dynamiques métropolitaines ? Pour résoudre cette question de recherche, la matrice de Bertin permet une analyse multivariée graphique sur 71 des 73 stades hôtes entre 1994 et 2014, selon une approche géographique et aménagiste comparative, longitudinale et pluricontextuelle originale. Des modèles, à forte assise nationale, sont identifiés puis étalonnés selon l’optimum aménagiste et managérial induit par la configuration de la matrice. On observe que de nombreux stades perdent leur centralité urbaine et leur attractivité touristique, chèrement acquises, sitôt le Mondial terminé et influent très peu sur la dynamique métropolitaine. Certains, situés dans de grandes métropoles ou animés par des clubs à forte épaisseur sociohistorique, font figure de hauts lieux par l’imaginaire spatial suscité. Pour les autres, ce qu’il s’y est passé n’est pas assez marquant pour générer du tourisme sportif ultérieurement. Au total, l’excessive déconcentration spatiale des six éditions étudiées dilue les effets touristiques espérés pendant et après le Mondial faute, notamment, d’économies d’échelles suffisantes.