Dans le cadre de la médecine préventive, de nombreux outils de dépistage ont été mis en place pour des pathologies graves (cancéreuses ou autres).Le cancer ovarien a la particularité d'être malheureusement très souvent diagnostiqué à un stade avancé (70 à 75 % des cancers ovariens sont diagnostiqués au stade III ou plus), or à ce stade, le pronostic du cancer ovarien malgré les progrès de la chimiothérapie reste catastrophique (1,2). Il semble donc logique et intéressant d'essayer de dépister les cancers ovariens en vu d'en diminuer la mortalité et éventuellement d'en réduire l'incidence. Ainsi, il a été estimé que la mise en place d'un dépistage permettant d'améliorer la détection des cancers ovariens (en passant de 25 % de stade I à 75 % de ces mêmes stades), le nombre de décès par cancer ovarien serait réduit de moitié (3). Cependant, comme tout programme de dépistage, un certain nombre d'impératifs et de contraintes sont incontournables pour assurer l'efficacité et la rentabilité de ce dépistage.
Quels sont les critères qui permettent d'espérer un dépistage efficace ?La pathologie à dépister doit être assez fréquente et sévère pour que le dépistage soit d'une part rentable pour la société, et permette d'autre part à l'échelon individuel, l'amélioration de la qualité de vie des patientes. On touche déjà une des limites du dépistage du cancer ovarien. La fréquence du cancer ovarien est relativement faible (risque de cancer ovarien égal à 1 % par femme pour toute sa vie) dans la population générale et on risque donc de mobiliser des moyens financiers importants pour un bénéfice absolu faible en nombre de patientes bénéficiaires du dépistage.Les bénéfices du dépistage pour une pathologie cancéreuse se font habituellement dans le sens d'une réduction du stade. La détection de la maladie à un stade plus précoce doit permettre d'améliorer la survie et la qualité de vie de la population dépistée. Cependant, il est nécessaire que l'histoire naturelle