> Les paragangliomes et les phéochromocytomes sont des tumeurs rares qui se développent aux dépens des ganglions sympathiques et parasympathiques, ainsi que de la médullosurrénale. La génétique des phéochromocytomes et des paragangliomes a fait des progrès considérables au cours des dix dernières années. Dix gènes de prédisposition (VHL, RET, NF1, SDHA, B, C et D, SDHAF2, TMEM127 et finalement MAX) ont été identifiés, expliquant plus d'un tiers des cas (avec une histoire familiale, mais aussi de pré-sentation apparemment sporadique). Les études transcriptomiques ont par ailleurs conduit à l'identification de mutations somatiques des gènes RET et VHL dans les tumeurs d'environ 15 % des patients atteints d'une forme sporadique de la maladie, apportant ainsi une explication moléculaire dans près de la moitié des cas. Ces découvertes ont conduit à une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires de tumorigenèse des phéochromocytomes et des paragangliomes. Il a été montré que le statut génétique des tumeurs était associé à une signature moléculaire particulière, telle que la pseudohypoxie ou l'activation des voies des MAPK ou de mTOR. Ces connaissances ont eu un impact majeur sur le conseil génétique des patients et de leurs familles et permettront à l'avenir une prise en charge médicale, clinique et thérapeutique personnalisée des patients atteints. < et jugulaire), le cou (glomus carotidien et vagal), la médullosurrénale et les ganglions sympathiques thoraco-abdominaux-pelviens. Ces tumeurs peuvent sécréter des catécholamines ; on parle de phéo-chromocytome (PCC) si leur localisation est médullosurrénalienne, ou de PGL fonctionnel si leur localisation est extrasurrénalienne. Elles constituent alors une cause classique de forme secondaire et grave d'hypertension artérielle. Leur prévalence est évaluée à environ 0,1 % des patients hypertendus et 4 % des patients présentant une masse surrénalienne découverte de façon fortuite. Les PGL/ PCC sont des tumeurs très vascularisées, le plus souvent bénignes. Cependant, elles sont malignes dans environ 15 % des cas et, en absence de critère histologique fiable, ce diagnostic de malignité des PGL/PCC repose sur l'apparition d'une métastase à distance d'un site paraganglionnaire (ganglions, os, foie, poumons, etc.). La seule approche thérapeutique efficace est l'ablation chirurgicale de la tumeur, qui peut être à l'origine de nombreuses complications, notamment du fait de la sécrétion hormonale et de l'importante vascularisation de ces tumeurs. Les PGL/PCC posent donc de difficiles problèmes de diagnostic, de pronostic, de traitement et de surveillance à long terme [1]. Au cours des dix dernières années, nous avons assisté à une progression spectaculaire des connaissances sur la génétique des PGL/PCC. On a longtemps considéré que seules 10 % de ces tumeurs étaient génétiquement déterminées, causées par des mutations constitutionnelles des gènes NF1 (neurofibromin) [2] Les paragangliomes (PGL) sont des tumeurs neuroendocrines rares qui se développent aux dépens du tissu...