La gestion intégrée de la santé animale peut être définie comme l’ensemble des connaissances et pratiques mobilisées par l’homme de manière coordonnée afin de favoriser la construction, préserver ou retrouver la santé des individus ou du troupeau au sein du système d'élevage. Elle a pour finalité d’optimiser la santé animale et le cycle de production tout en réduisant l’utilisation des antibiotiques et des antiparasitaires qui pose des problèmes de résistance chez les animaux et les humains. Elle se fonde sur la mobilisation conjointe de trois principes complémentaires : (P1) prévenir l’apparition des maladies en limitant les situations à risques et le contact avec les éléments nuisibles (agents pathogènes, éléments toxiques), (P2) utiliser des animaux résistants ou développer leurs capacités adaptatives, (P3) soigner les animaux de façon ciblée (molécule, dose, durée). La santé se construit tout au long de la vie de l’animal pour garantir un développement harmonieux et l’intégrité physique des individus. De nombreux leviers d’action, regroupés en six dimensions (1-milieu de vie des animaux, 2-gestion de la reproduction, 3-gestion des troupeaux, 4-choix et pratiques avec les animaux, 5-alimentation et 6-pilotage de l’élevage) ont été identifiés pour atteindre cet objectif. Ces leviers peuvent avoir sur la santé un effet direct, différé, ou bien intergénérationnel. Une mobilisation cohérente de nombreux leviers a permis de réduire fortement l’usage des antibiotiques au cours des dernières années mais une marge de progrès est encore possible pour les systèmes d’élevages des monogastriques. De plus, le développement de systèmes d’élevage en phase avec les demandes sociétales (respect du bien-être animal, circuits courts et locaux, accès à l’extérieur) pose de nouveaux défis pour une gestion intégrée de la santé animale.