Cet article analyse le système d’allocation des emplois dans le travail journalier aux États-Unis, dont la main-d’oeuvre est fréquemment composée de migrants hispaniques sans papiers. À partir de cinq études de cas, il compare l’embauche informelle réalisée sur des parkings ou devant des grandes surfaces, d’une part au travail journalier formel en agence commerciale, d’autre part à l’embauche par l’intermédiaire de centres associatifs autogérés. L’examen des modes alternatifs d’allocation proposés par les intermédiaires associatifs montre que ceux-ci, soumis aux mêmes contraintes que les intermédiaires commerciaux, reproduisent des traits observés chez ces derniers, tout en fournissant néanmoins des services cruciaux aux journaliers et en constituant une base solide de leur mobilisation juridique et politique, que ce soit pour leur droit à chercher des emplois sur un lieu public, pour la récupération de salaires non versés, ou pour les réformes permettant de régulariser leur statut migratoire.