Le système lymphatique est peu connu alors qu'il joue probablement un rôle de premier plan dans certaines pathologies. Il constitue un vaste ensemble de vaisseaux qui drainent une partie des liquides interstitiels sous forme de lymphe vers les organes lymphoïdes et vers le coeur. Leur trajet parcourt, en certaines régions, des ganglions lymphatiques qui sont à la fois des filtres mécaniques et des barrières immunitaires s'opposant à la progression d'éléments pathogènes véhiculés par la lymphe. Parmi ces éléments se trouvent parfois des cellules cancéreuses qui peuvent soit être détruites dans les ganglions, soit s'y développer avant de poursuivre leur propagation vers d'autres organes. Ainsi, le système lymphatique constitue à la fois un élément essentiel du système immunitaire et une voie majeure de dissémination des cellules métastatiques dans de nombreux cancers tels que ceux du sein, de la sphère ORL ou du testicule [1,2]. Étudier son organisation et ses mécanismes de mise en place est donc une étape indispensable avant d'envisager des voies thérapeutiques visant ce système.
Organisation générale et rôles du système lymphatiqueLe système lymphatique est formé de vaisseaux qui drainent les liquides interstitiels de l'organisme vers des organes lymphoïdes comme les ganglions lymphatiques, la rate et les amygdales ainsi que vers les organes les plus évolués tels que le thymus et la moelle osseuse ( Figure 1A). Le système vasculaire lymphatique est organisé en un fin réseau de canalicules dans lequel circule de la lymphe. Ce réseau permet de réguler en permanence le niveau d'hydratation tissulaire ainsi que l'évacuation de certains déchets cellulaires. La circulation de la lymphe à l'intérieur des voies lymphatiques est unidirectionnelle, des tissus vers les ganglions lymphatiques puis vers le réseau veineux. Des valvules tronconiques constituent un système anti-retour [3] ( Figure 1B). Ces structures sont plus nombreuses que dans les vaisseaux sanguins. Les mouvements liquidiens à l'intérieur du réseau s'effectuent d'une manière similaire à celle de la circulation sanguine veineuse, mais la pression à l'intérieur des voies lymphatiques est plus faible et la circulation y est donc plus lente. Ces mouve-> La survie et le développement des tumeurs dépendent d'événements et d'échanges biologiques nutritionnels et respiratoires assurés par le sang et la lymphe. La prolifération tumorale est associée à un accroissement des réseaux vasculaires soit à proximité de la tumeur, soit en intra-tumoral. Les tissus tumoraux sont capables d'augmenter leurs approvisionnements, en fonction de leurs besoins au sein de l'organisme, en orientant et en optimisant le développement des vaisseaux péri-tumoraux. La production par les cellules cancéreuses de facteurs de croissance stimulant la néoformation des vaisseaux lymphatiques constitue une des adaptations responsables de la propagation métastatique. Au cours du développement tumoral, le système lymphatique est considéré dans de nombreux cas de cancers comme la voie primaire de dis...