Sur la symbiose des dermatophytes et du Staphylococcus aureus

Abstract

Les dermatophytes végétant exclusivement sur la peau, on est amené à penser qu'ils pourraient vivre en symbiose avec le staphy locoque doré, germe d'infection cutanée lui aussi. Cependant il est remarquable que l'ensemencement du pus des kérions donne très souvent une culture pure du dermatophyte (surtout lorsqu'il s'agit de Ctenomyces). D'autre part, si l'on considère que dans le godet favique il n'y a que très peu de staphylocoques, bien que ceux-ci abondent dans son voisinage, ainsi que dans les dermatoses causées par l'Epidermophyton floccosum, on se demande si les dermatophytes qui vivent sur la peau ne sécrètent pas quelque substance qui empêche la croissance de certaines bactéries. Pour vérifier cette hypothèse, j'ai entrepris quelques expériences sur Sabouraudites lanosus, S. audouini, S. gallinae, Ctenomyces asteroides, Trichophyton schönleini et Epidermophyton floccosum, ainsi que sur une trichophytine préparée avec Sabouraudites lano sus et Epidermophyton inguinale. Dans une série de tubes, contenant 10 cm3 d'eau peptonée à 1 p. 100, glycosée à 4 p. 100, j'ai ensemencé, tout à fait à la surface du milieu, les dermatophytes en question et je les ai cultivés pen dant un mois, à la température du laboratoire. Ensuite, j'ai ense mencé le Staphylococcus aureus, isolé de la peau, dans ces mêmes tubes, au-dessous du voile superficiel formé par ces champignons. Par ailleurs, j'ai ensemencé la même souche de Staphylococcus aureus dans deux tubes de la trichophytine mentionnée plus haut (10 cm3). Comme témoin, j'ai ensemencé le même staphylocoque dans deux tubes d'eau peptonée glycosée pure, sans culture de champignons. J'ai fermé l'un de ces tubes-témoins avec de la paraffine. (1) Je tiens à remercier le Dr Rivalier, chef du laboratoire de l'Ecole Lailler, de son aide et de ses conseils au cours de mes recherches.