Sustainability and Depoliticisation: Certifications in the Cut-Flower Industry at Lake Naivasha, Kenya

Abstract

This article focuses on the emergence of certification schemes in the cut-flower industry in Naivasha, Kenya. It is shown that, although this turn is often legitimised through references to “sustainability,” the change was mainly brought about by the growing importance of a new value chain of “direct sales.” The article furthermore elaborates on the most well-known certificate in Naivasha, Fairtrade. This certificate aims to enhance sustainability by empowering workers, yet it does not profoundly change power relations within the industry. The article concludes that “sustainability” in the context of Naivasha has been an ill-defined concept, used to legitimise a turn to certifications. Rather than bringing about a profound transformation of the production process, these certifications obscure and even consolidate the existing socio-economic configuration of the industry. Certifications thus run the risk of having “depoliticising” effects.

éditorial : « La rose coupée : traceur du capitalisme contemporain »

“…Gerda Kuiper, à la suite des chercheur(e)s kenyan(e)s très tôt sensibles aux conditions de travail des ouvrièr(e)s du secteur de la rose (Opondo, 2005) a publié sa thèse de géographie consacrée au travail dans la région de Naïvasha. Une autre piste relativement balisée est l'étude de l'impact des certifications éthiques et environnementales (Kuiper, Gemählich, 2017 ;Riigaard, 2009) 14 Un certain nombre de points auraient mérité une attention plus soutenue : l'émergence de nouveaux bassins de production comme en Chine autour de Kunming où des entrepreneurs, hollandais notamment, s'installent dans un contexte singulier marqué par le poids des acteurs étatiques ; à l'opposé, la résilience du bassin rosicole ligure ; la place de l'espace et du milieu dans les stratégies d'innovations variétales des obtenteurs ; les modalités précises de mise en marché. Un autre aspect complètement absent de ces études est la géo-anthropologie des foires horticoles, événements structurants de la chaîne de valeur globale.…”

Territoire hydrosocial et conflictualité : lecture croisée des arrangements et reconfigurations territoriales associés à l’introduction de projets liés à l’eau

“…Plusieurs fermes de fleurs installées autour du lac Naivasha consentent à devenir « acheteurs » de services hydriques en provenance de l'amont. Ceci s'explique par la volonté de construire une meilleure réputation face aux attaques répétées dans la presse sur le caractère destructeur de l'industrie floricole (Kuiper et Gemählich, 2017). A l'amont, l'absence de contestation des modalités du projet et de la « problématisation » sur laquelle il repose s'explique par deux phénomènes : d'une part, la construction de l'ignorance autour du projet par les organisations qui l'encadrent pour les populations locales les empêchant de négocier une configuration plus favorable (notamment sur le plan économique en réclamant des « paiements » plus élevés) ; d'autre part, dans un contexte d'insécurité foncière héritée, la proposition de développer des stratégies d'adaptation à la culture sur pente plutôt que de l'interdire pour protéger la ressource en eau (comme cela a pu être le cas dans d'autres zones du Kenya où des évictions ont eu cours) revient paradoxalement à en légitimer la présence et, plus fondamentalement, à asseoir un « ethos » (Droz, 1999) que de nouveaux antagonismes.…”

Multiscalar moral economy

“…Notwithstanding, in 2016 the CEO's salary even increased to €646,000 (US$740,000) despite the absence of profi t, while casual workers in Zambia receive a salary of 25 Kwacha per day (less than US$2). Instead of attending to these disparities, fi rm spokespersons deploy "moral" sentiments to defl ect critique, as can be witnessed in collabo-rations between corporations and the Fair Trade movement, whereby the former have relatively successfully appropriated Fair Trade's moral authority in order to divert concerns away from remaining inequalities (Dolan 2007;Kuiper and Gemählich 2017). Th rough the lens of moral economy, this example shows how Miombo Inc. is able to convey a moral message about longterm social responsibility vis-à-vis surrounding residents, meanwhile defl ecting attention away from the reality that it remains a corporate venture whose management that takes care of its own shareholders, fi rst and foremost, and exploits rural Zambian residents who are willing to work for less than US$2 a day.…”