Des agents infectieux communs en pathologie humaineLes entérovirus (Picornaviridae) sont très communs en médecine humaine et sont responsables d'environ un milliard d'infections chaque année dans le monde [1,2]. Le genre entérovirus de la famille des Picornaviridae est constitué de petits virus non enveloppés à ARN simple brin de polarité positive [2]. Il comprend actuellement 108 sérotypes pathogènes pour l'homme, répartis en 4 espèces notées de A à D. Leur classification est en permanente évolution grâce à l'apport des outils molé-culaires [3,4] (Figure 1). Dans cette classification, le genre entérovirus regroupe les trois sérotypes de poliovirus (PV1-3), les coxsackievirus A et B (CV-A et CV-B), les entérovirus (EV) et les échovirus (E) [2,5,6]. Même si la majorité des infections à entérovirus est asymptomatique (90 % des cas), ces pathogènes ubiquitaires sont responsables de syndromes infectieux variés dont le pronostic dépend de la dose infectieuse, de l'organe cible, de l'âge, du sexe et du statut immunitaire de l'individu [7] (Figure 1, Tableau I). Comme tous les virus à ARN, les entérovirus évoluent au niveau génétique au cours de leur circulation et au cours du temps. Deux phénomènes distincts sont impliqués dans l'évolution génétique des entérovirus : les mutations ponctuelles dues aux fréquentes erreurs de l'ARN polymérase-ARN-dépendante du virus, et la recombinaison > Les entérovirus (Picornaviridae) sont des agents infectieux communs divisés en 4 espèces (enté-rovirus humains, espèces A à D) qui regroupent actuellement 108 sérotypes. Ces virus non enveloppés à ARN simple brin de polarité positive, très résistants dans le milieu extérieur, se transmettent principalement par voie fécale-orale mais également par voie aérienne. Même si la grande majorité des infections à entérovirus est asymptomatique, ces pathogènes ubiquitaires sont responsables de syndromes infectieux incluant des infections des voies respiratoires hautes (sinusites, pharyngites, otites) ou basses (pneumonies, bronchiolites ou exacerbation de l'asthme infantile). Des travaux récents indiquent que les entérovirus seraient la troisième cause virale de bronchiolite chez les enfants âgés de 1 à 12 mois. Par ailleurs, des cas sporadiques et parfois mortels de pneumonies dues au virus coxsackie A16 (CV-A16), à l'entérovirus 71 (EV-71) et à un nouveau génotype d'entérovirus (EV-104) ont été décrits et montrent la capacité des entérovirus humains des espèces A à C à induire des infections respiratoires basses sévères. Les données épidémiologiques actuelles ainsi que la capacité d'évolution génétique rapide des souches d'entérovirus montrent que ces virus ont un fort potentiel d'émergence en tant que pathogènes humains. Elles soulignent la nécessité de déve-lopper de nouvelles stratégies préventives, diagnostiques et thérapeutiques pour lutter contre les infections pédiatriques respiratoires par les