On the 11 th of January 2015, France experienced its largest demonstration since World War Two, in the aftermath of the terrorist attacks against Charlie Hebdo and the Hyper Casher supermarket. Rapidly though the profiles and motivations of the participants to the rallies were questioned. Were they "good citizens" marching in defense of freedom of expression, tolerance and republican values? Or were they actually expressing their rejection of Islam and Muslims, as suggested by the demographer Emmanuel Todd (2015)? To answer these questions this article takes a social movement approach and draws from the data of a national opinion poll conducted two months after the attacks. First, the results show that the "Charlie" in the streets had the usual profile of demonstrators mobilized on post-materialist issues: They were overrepresented among young, urban, educated, leftwing, and tolerant citizens. Second, they highlight the importance of the religious factor: Muslims were less inclined to say they had participated to the rallies, and practicing Catholics to say they wished they had. Last, they show that terrorism does not automatically trigger an authoritarian dynamic, on the contrary. Its effects depend on how the issue is framed in social and political discourses.Keywords: Social movements; terrorism; Charlie-Hebdo; politics; religion Le 11 janvier 2015, les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher ont suscité les plus grandes manifestations que la France ait connues depuis la Seconde Guerre mondiale. Assez vite cependant le profil et les motivations des manifestants ont été mis en cause. S'agissait-il de "bons citoyens" marchant pour la défense de la liberté d'expression, de la tolérance et des valeurs républicaines? Ou n'exprimaient-ils pas plutôt leur rejet de l'Islam et des Musulmans, comme le suggérait le démographe Emmanuel Todd (2015)? Pour répondre à ces questions cet article, inscrit dans la sociologie des mouvements sociaux, s'appuie sur les données d'une enquête nationale par sondage conduite deux mois après les attentats. Les résultats montrent, d'abord, que les manifestants pro "Charlie" avaient le profil habituel des manifestants mobilisés pour des causes post-matérialistes : surreprésentation des citoyens jeunes, urbains, instruits, de gauche et tolérants. Ensuite ils soulignent l'importance du facteur religieux. Les Musulmans ont été moins enclins à dire qu'ils avaient manifesté, et les Catholiques pratiquants à dire qu'ils auraient souhaité le faire. Ils montrent enfin que le terrorisme ne déclenche pas automatiquement une dynamique autoritaire, au contraire. Tout dépend de la manière dont le problème est cadré dans les discours socio-politiques.