(Communication présentée le 1 er décembre 2011)Le présent article s'attache à décrire comment ont évolué les ressources mellifères en France au cours des cinquante à soixante dernières années, tant dans le domaine des grandes cultures (céréales, oléagineux et protéagineux) que des cultures fourragères (annuelles et pluriannuelles). Pendant la période considérée, des espèces végétales cultivées, très utiles aux abeilles, ont fait leur apparition (colza, tournesol), alors que d'autres ont fortement régressé, voire disparu. La simplification des assolements et l'uniformisation des paysages ont pu générer une raréfaction de l'offre en pollen et nectar, en quantité parfois, mais aussi en qualité, voire en disponibilité dans le temps. Ces modifications n'expliquent pas, à elles seules, les surmortalités d'abeilles. Toutefois, en déstabilisant les colonies, elles contribuent vraisemblablement au phénomène général d'affaiblissement qui est constaté, notamment en zones de grandes cultures. Pour cette raison, les pratiques agricoles qui ont profondément évolué depuis les dernières décennies, afin de satisfaire les besoins d'une population croissante et de permettre l'accès à une alimentation abondante et bon marché, doivent encore une fois s'adapter. Cette adaptation passe par la conception, puis l'adoption de nouveaux systèmes de cultures, économes en intrants, plus respectueux des abeilles en particulier, et de la biodiversité animale et végétale en général.