RÉSUMÉ
Nous cherchons à déterminer si la commercialisation des IMF est associée à la « dérive de mission ». Plus précisément, en considérant que la commercialisation se caractérise par la viabilité, la concurrence, et la réglementation des IMF, nous évaluons son effet sur la taille moyenne des prêts accordés. L'étude empirique est basée sur les données en panel de 96 IMF œuvrant dans 22 pays africains durant la période 2005–2008, et aussi sur la méthode des MCO afin d'étudier l'impact de la commercialisation des IMF sur la taille moyenne des prêts par groupe de clientèle servie. Les résultats indiquent que les IMF africaines ont une plus faible portée sociale lorsqu'elles sont autonomes financièrement, mais la réglementation et la concurrence peuvent favoriser l'inclusion des plus pauvres. Nous constatons également que l'augmentation de la taille moyenne des prêts est associée à des niveaux inférieurs de remboursement du prêt par les plus pauvres, à la baisse de pourcentage de femmes emprunteuses, au pourcentage de population rurale et à la forme juridique d'ONG, et aussi à la prédominance du crédit individuel. Ceci caractérise la dérive de mission.