À la suite d’une projection de l’évolution de la population québécoise d’origine ethnique française couvrant huit décennies (1971-2050), l’auteur examine plus particulièrement les résultats obtenus par M. Charles Gaudreault pour la période rétrospective 1971-2014. À partir de ce que nous connaissons sur notre passé démographique récent, concernant notamment l’immigration internationale et la fécondité, il s’avère que Charles Gaudreault a nettement surestimé (de près de 40 %) la croissance de la population immigrée, de ses enfants et de ses descendants, et sous-estimé (de près de 7 %) la majorité d’origine ethnique française. Mystifié par une « loi de puissance » qui ne tient nul compte de la structure par âge de la population, M. Gaudreault a cru faire la démonstration que le déclin des Canadiens français ne s’expliquerait que par une « immigration de masse ». À l’aide des projections démographiques de l’Institut de la statistique du Québec, l’auteur de cette note critique démontre qu’il n’en est rien, bien que par ailleurs notre fécondité demeure insuffisante pour assurer le remplacement des générations.