The Juvenile Court and the Role of the Juvenile Court Judge

La participation des victimes dans le processus décisionnel de la justice des mineurs

“…Dans le cadre des tribunaux pour mineurs, les juges restent les seuls à défendre la philosophie du traitement des mineurs alors que les responsables politiques et les nouvelles législations tendent à diminuer le pouvoir des tribunaux et à promouvoir une appoche plus punitive de la délin-quance (Feld, 1990 ;Bazemore et Feder, 1997). Les juges font aussi l'objet de fortes pressions dues en partie aux récents changements opérés dans la structure des tribunaux et de l'ensemble de la justice des mineurs (Edwards, 1992). En raison de ces changements, certains juges donnent l'impression de devoir composer avec une importante redéfinition de leur rôle, si ce n'est avec une situation de conflit, dans la mesure où ils ont abandonné leur rôle traditionnel de « parents bienveillants » qui leur accordait autrefois un large pouvoir discrétionnaire pour agir dans l'intérêt des jeunes.…”

“…En raison de ces changements, certains juges donnent l'impression de devoir composer avec une importante redéfinition de leur rôle, si ce n'est avec une situation de conflit, dans la mesure où ils ont abandonné leur rôle traditionnel de « parents bienveillants » qui leur accordait autrefois un large pouvoir discrétionnaire pour agir dans l'intérêt des jeunes. Certains d'entre eux se sont adaptés à la nouvelle situation en centrant leurs efforts sur les questions de régie interne des tribunaux, d'autres en cherchant à élargir la définition du rôle de protecteurs des inté-rêts de l'enfant pour y inclure la défense et la promotion des intérêts de la communauté (Edwards, 1992). Il reste encore à incorporer, dans le rôle des futurs juges des tribunaux des mineurs, la mission de défendre les inté-rêts des victimes d'actes commis par des jeunes délinquants.…”

“…Il demeure cependant possible d'identifier des ensembles de facteurs qui se regroupent autour de différents modèles explicatifs (Whitehead et Lindquist, 1989et 1992Cullen et al, 1993) à partir des travaux de recherche portant sur l'orientation professionnelle du personnel du milieu correctionnel.…”

“…À la manière du modèle, utilisé dans certaines recherches sur le milieu correctionnel, qui met l'accent sur l'influence de l'organisation de l'espace carcéral et des conditions de travail sur les représentations et attitudes des gardiens à l'égard de la prison (Cullen et al, 1993), l'approche du « contexte organisationnel », appliquée aux juges des tribunaux pour mineurs, mettrait particulièrement l'accent sur des facteurs tels la taille et la localisation de la cour (par exemple, milieu urbain ou rural), le temps consacré par les juges aux causes impliquant des jeunes, l'influence d'autres professionnels de la cour et le rôle joué par les juges en tant que leaders au sein de leur communauté (voir Rubin, 1985 ;Hepburn, 1987 ;Whitehead et Lindquist, 1989 ;Feld, 1990 ;Edwards, 1992). Une deuxième approche, qu'on pourrait appeler « modèle des influences idéologiques », tenterait d'expliquer les différentes attitudes des juges par rapport au rôle des victimes d'actes criminels en privilégiant d'autres aspects de l'orientation professionnelle des autorités judiciaires.…”

“…La majorité des répondants (84,1 %) siégeaient dans un district de moins de 250 000 habitants et les autres (15,9 %) dans des districts avec des populations supérieures à 250 000 habitants. Nous avons créé un troisième indicateur indirect de l'influence de l'environnement -le degré de participation des juges à la vie de la communauté (Rubin, 1985 ;Edwards, 1992) -à partir d'une question qui demandait aux répondants d'estimer la fréquence des contacts qu'ils avaient avec des groupes à l'extérieur de la cour (de 1 = aucun contact à 7 = contacts hebdomadaires). Les groupes suivants étaient considérés : leaders de la communauté, employeurs locaux, chefs religieux, fonctionnaires des écoles, responsables des services pour les jeunes, administrateurs du milieu scolaire, fonctionnaires municipaux, législateurs et, finalement, responsables des programmes d'aide aux victimes ainsi que défenseurs de leurs droits.…”