En utilisant une approche microsociologique et en s’appuyant sur deux études de cas, celles de Rio de Janeiro au Brésil et de Nezahualcóyotl au Mexique, le présent papier soutient que l’expérience vécue dans les programmes de police dits démocratiques peut être différente de — voire contraire à — l’image générale dépeinte par les autorités publiques et par les médias. Dans les cas « à succès » recensés au Brésil et au Mexique, des pratiques policières non démocratiques subsistent, mais sont invisibilisées par divers mécanismes. La première partie de cette contribution offre une définition de ce que serait un programme de police démocratique « à succès » selon la littérature en mettant l’accent sur les pratiques attendues d’un tel programme ainsi que sur les indicateurs de sa réussite. La seconde partie présente quant à elle les limites de cette définition du succès, démontrant qu’un changement de focale dévoile les dessous non démocratiques des pratiques policières.