Alors que la transplantation rénale est née en France de la pratique de transplantations à partir de donneurs vivants, son essor fut surtout lié au développement des greffes d'organes provenant de donneurs décédés. Les programmes de transplantation à partir de donneurs vivants se sont développés inégalement d'un pays à l'autre, le plus souvent de manière inversement proportionnelle au développement des programmes de transplantation d'organes provenant de donneurs décédés. Depuis quelques temps, la pénurie d'organes remet en cause la légitimité de ces choix et impose le développe-ment simultané des deux types de programmes. Actuellement, les médecins acceptent des greffons provenant de donneurs décédés de moins bonne qualité que par le passé pour tenter de faire face à la demande. La transplantation rénale à partir de donneurs vivants offre aux receveurs une meilleure garantie de recevoir un organe de bonne qualité. Ces considérations sont, bien entendu, à mettre en regard des conséquences d'une néphrectomie pour les donneurs. Cette revue est l'occasion de dresser le panorama actuel de la transplantation rénale à partir de donneurs vivants et d'évaluer ses enjeux, dont la complexité a imposé un cadre juridique très strict. En effet, à côté des questions médicales et scientifiques, des questions éthiques fondamentales continuent de se poser : les conséquences possibles de la néphrec tomie pour le donneur ; le respect de l'autonomie du donneur et du receveur ; et enfin, les risques de dérives et leurs conséquences internationales matérialisées par le trafic d'organes et le tourisme de transplantation qui menacent le respect des droits de l'homme et de la dignité humaine. Dans ce contexte difficile, la mission des législateurs est d'autant plus délicate que le cadre juridique doit être évolutif pour prendre en compte l'avancée des connaissances scientifiques ainsi que les besoins et les choix de société.