Cinquante ans après les États généraux du Canada français (1966, 1967 et 1969), les liens entre communautés francophones au Québec et hors Québec semblent de nouveaux à l’ordre du jour. Ils sont tout particulièrement discutés depuis la Politique du Québec en matière de francophonie canadienne (2006), et plus encore depuis les déclarations récentes de Jean-Marc Fournier, ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, proposant « une autre vision de la francophonie canadienne » (2015-2016). Signe d’une mutation relationnelle et référentielle d’importance, ces nouveaux liens entre communautés francophones participent d’une transformation de la conception québécoise et francophone du Canada, que l’on retrouve notamment dans le document Québécois, notre façon d’être Canadiens. Politique d’affirmation du Québec et des relations canadiennes (2016). Pour autant, l’État québécois est-il un État-parent à l’endroit des francophones hors Québec? Telle est la question heuristique qui traversera cet article. L’objectif n’est pas d’offrir une réponse définitive à cette question, mais plutôt de mieux comprendre, grâce à elle, les relations historiques et contemporaines entre communautés francophones et québécoises, sises dans le cadre canadien. Pour ce faire, nous proposons un cadre d’analyse à visée synthétique des relations entre communautés francophones au Québec et hors Québec, à l’aune de la dynamique identitaire et politique, celle du nationalisme transfrontalier et de l’État-parent. En ce sens, il s’agit d’une synthèse entendue comme chantier, celui de l’étude du triangle des relations entre l’État québécois, les francophones hors Québec et l’État canadien.