Il y a plusieurs attestations de l’activité des potiers et coroplastes à Naxos, première colonie grecque fondée en Sicile pendant la seconde moitié du viiie siècle av. J.-C. Cette activité, qui exploitait les vastes bancs d’argile des collines qui entourent la baie, se prolonge bien après la destruction de la cité en 403 av. J.-C. avec les productions d’amphores vinaires, tuiles et briques. Pour la période archaïque, les données offrent un cadre riche et complexe ; elles montrent la formation, dès la fin du viie siècle, d’un quartier de potiers sur les pentes de la colline de Larunchi-Salluzzo ; les autres installations montrent en revanche une activité de production dispersée sur le territoire urbain dans des contextes différents (sanctuaire, habitations). Pendant la période classique, nous avons ainsi deux pôles principaux situés au-dehors de l’ancienne ville et groupant les ateliers en de véritables quartiers spécialisés dans la production de la terre cuite. En revanche, il faut signaler la présence remarquable d’un atelier-boutique à l’intérieur de la cité, et probablement de l’agora, dont l’activité se prolongerait jusqu’au début du ive siècle av. J.-C. Si les données se référant aux viie et vie siècles montrent des situations variées, au ve siècle av. J.-C., ce type d’activité productive se concentre, en revanche uniquement à l’extérieur de l’habitat dans les deux quartiers. Cela s’explique par des raisons pratiques (proximité de la matière première), en cohérence aussi avec les principes de rationalisation de l’espace urbain et de salubrité qui sont à la base du nouvel aménagement urbain de Naxos. Cependant la présence de deux quartiers de potiers peut être difficilement interprétée comme l’indice d’une production à grande échelle à Naxos à l’époque classique, qui n’est pas démontrable, pour l’instant, à cause du défaut de véritables dépotoirs.