Résumé
Acteur archétypique du paysage construit, le bungalow, cette maison pavillonnaire construite en milliers d’exemplaires partout autour des villes, a – en dépit de sa standardisation – engendré un paysage particulièrement varié et profondément québécois.
Ce premier de deux articles analyse la naissance du bungalow au Canada et le contexte, depuis la Première Guerre mondiale, de son apparition, en vue de jeter des bases à l’exploration de la « québécisation » du bungalow, au travers du phénomène de son succès et de son importante diffusion, des paramètres matériels de son appropriation, du corpus imaginaire de ses représentations et de la réappropriation dont cette antithèse du monument historique peut aujourd’hui paraître victime. En effet, si le bungalow tint sa vaste popularité du large éventail de ses appropriations possibles, sa survie est aujourd’hui mise en cause par le principe de sa construction standardisée même, sous la pression foncière sur l’immédiate périphérie urbaine qu’il a jadis investie. Support mémoriel paradoxal de notre XXe siècle, l’omniprésent bungalow, unique et pluriel à la fois, entame-t-il le chant du cygne?