Cet article montre la pertinence de la notion d’activité pour saisir le travail « en train de se faire », à partir d’une enquête conduite dans une usine nucléaire. Dans ce monde encore peu observé en actes, le travail distribué doit assurer la continuité du processus de production et la sûreté. Se posent de manière centrale les questions de gestion des aléas et de coordination intermétiers. Ces questions sont explorées à l’aune de l’activité de planification, que nous décrivons sous l’angle des temps, espaces et objets qui la fondent. Nous montrons que le planning, souvent jugé simple ou banal par les acteurs de terrain comme les chercheurs, porte en lui de nombreuses tensions. Nous explorons les rapports complexes entre planification et travail d’articulation, en nous centrant sur trois modalités particulières : les espaces, les écrits et les personnes. Nous interrogeons finalement les apports méthodologiques et théoriques d’une plongée dans l’activité de planification.