C’est à l’occasion des récents travaux de réhabilitation du quartier Henri IV au château de Fontainebleau qu’un diagnostic d’archéologie préventive a pu être réalisé dans sa cour. Cette opération avait pour objectif de reconnaître les constructions antérieures aux bâtiments existants, qui étaient documentés par une série de dessins et gravures réalisés au xvie siècle par l’architecte Du Cerceau. C’était également l’opportunité d’en apprendre davantage sur la genèse de cette partie du château et sur son interaction avec l’agglomération de Fontainebleau. À l’exception d’un tronçon de fossé protohistorique, les vestiges rencontrés appartiennent, pour une partie, à la fin du Moyen Âge et pour l’essentiel au xvie siècle. Si l’organisation et la caractérisation des bâtiments observés pour la fin du Moyen Âge n’ont pu être déterminées, ceux qui se succèdent sur cet espace au XVIe siècle ont été confrontés aux dessins et gravures de l’époque. Cela a permis de mettre en évidence certaines discordances qui invitent à la prudence dans l’exploitation de ces documents graphiques et soulignent l’intérêt d’une approche archéologique. La fouille d’une fosse de latrine comblée dans la seconde moitié du XVIe siècle a apporté un éclairage sur le régime alimentaire, les arts de la table ainsi que sur les soins du corps et de l’esprit au sein de la société complexe d’un palais royal. Parmi ces vestiges du quotidien ont été découverts trois bijoux en or émaillé dont une épingle à cheveux au chiffre de Catherine de Médicis.