Un exemple fondateur de collaboration interdisciplinaire : 9 evenings : theatre and engineering

Abstract

De nombreux spectacles impliquant des technologies numériques nécessitent la contribution d'ingénieurs, voire de chercheurs de haut niveau, spécialisés dans l'intelligence artificielle, la robotique, les interfaces humain-machine, la programmation informatique, etc. C'est ainsi que de nouveaux collaborateurs partagent le plateau avec les régisseurs et les différents interlocuteurs techniques traditionnels. Les métiers de ces derniers en sont parfois bouleversés, car leurs savoir-faire et leurs outils peuvent être radicalement mis en cause. Souvent, cette collaboration dépasse le cadre de la technique et engage l'équipe artistique dans son ensemble. Des ponts doivent alors être créés, des modes de dialogue se constituer. Rien de simple, un pari nullement gagné d'avance, remis sur le métier à chaque nouveau projet. Avec un risque : que la technologie ne prenne le pas sur le projet artistique, que le spectacle ne devienne une « démonstration » des potentialités de telle ou telle solution technologique au détriment du propos artistique et dramaturgique. Un exemple précurseur de collaboration artistes/ingénieurs dans le domaine des arts de la scène est la manifestation 9 Evenings, Theatre & Engineering 1 . Presque cinquante ans plus tard, les problématiques alors rencontrées demeurent d'actualité. À New York, en 1966, dix artistes (

Affiliated issue with 2020 College Art Association Annual Conference, ‘flesh and circuit: rethinking performance and technology’ (Chicago, IL, USA)

“…Robert Rauschenberg's Open Score with its ghostly rendering of bodies projected in the pitch dark of the Armory made visible through military grade infra-red night vision cameras presaging current sites of surveillance. We highlight the algorithmic precision of the choreography in Deborah Hay's Solo and Yvonne Rainer's Carriage Discreteness which saw dancers interact with machines as complex systems emerged within the space of the performance, and Lucinda Childs' use of doppler sonar to produce an emergent space where the performative interaction of humans and non-human object generate video and audio, and finally in the immersive environment of Steve Paxton's Physical Things were performers mingled with audience, their bodies acting as antennas to broadcast personalised audio montages (Bardiot 2006). Moreover, 9 Evenings afforded glimpses of what a performance in technology could be: it collapsed borders between theatre, engineering and visual art; it was as much about creating a situation of possibility as presenting a finished art work; liveness and performance were privileged over artefacts creating new embodied technological situations; and all the performances unfolded in the cavernous space of the Armory, echoing both its military history and that of modernism's storied arrival in the United States in the 1913 Armory Show.…”