Depuis le milieu des années 1980, une importante dynamique de recherche bénéficie aux derniers temps du Paléolithique supérieur en France. Cet article propose un bilan de cette trentaine d'années de recherche. Bien qu'organisée autour des quatre grandes unités géographiques, chacune structurante dans la connaissance de ces sociétés, cette synthèse vise à mettre en lumière, à l'échelle de la France, les grandes dynamiques de recomposition des systèmes techniques, économiques, symboliques et probablement socioculturels. Entre la fin du Magdalénien et les premiers temps du Mésolithique, l'histoire des chasseurs-collecteurs évoluant sur ce territoire connaît en effet trois grandes inflexions dont les rythmes restent flous. La compréhension des moteurs à l'origine de ces basculements demeure très délicate, même si plusieurs scénarios mobilisant le contexte climatique et environnemental, très instable de cette période, sont régulièrement avancés. Quoi qu'il en soit, ce Tardiglaciaire ne constitue plus aujourd'hui l'antichambre du Mésolithique -un « Épipaléolithique » disait-on -surtout étudié pour contextualiser l'avènement des sociétés complexes, attribuées à tort au seul Néolithique. Ces derniers temps du Pléistocène, du fait de nombreuses transformations culturelles des techno-complexes et traditions aux schémas évolutifs complexes, sont en réalité particulièrement riches en problématiques de recherches propres.