Pour analyser la « ruralité » médiévale à partir des données archéologiques, le biais le plus pertinent demeure celui de l’organisation du terroir, qui permet d’appréhender les types de populations vivant à la campagne. La motte castrale constitue l’une des principales caractéristiques du paysage médiéval rural, tout comme la maison forte. Celle-ci se présente sous la forme d’édifices en pierre ou en terre et bois. Au fil du temps, le rôle militaire du « château » et de la « maison forte » s'amoindrit au profit des rôles résidentiel et surtout foncier, comme centre d'exploitation d'un domaine. Les types de possesseurs évoluent également, des non-nobles accédant à la propriété de ces biens. L’archéologie alliée aux sources testimoniales met en question le statut des propriétaires médiévaux de la campagne, et permet de réfléchir sur les fonctions des sites. Deux exemples retiennent ici l’attention : les sites de Chevagnes et Billezois. Le premier servit de place défensive et de centre d’extraction et d’exploitation métallurgique. Le second pose la question de l’interprétation d’un site castral autour de la découverte des vestiges d’un moulin.