L’articulation entre laïcité, égalité des sexes et mixité est-elle le fruit d’un effet médiatique ou peut-elle prétendre à une cohérence théorique et historique ? Il existe des courants laïques qui dès la Révolution française réclament les droits des femmes et la mixité scolaire, précurseurs d’un féminisme laïque sous la troisième République pour qui la mixité est une notion fondamentale. C’est par ailleurs une mixité par défaut qui prévaut dans l’histoire de l’école, pour des raisons économiques principalement. Cette mixité prend conscience d’elle-même dans les années 1980, via la sociologie, en dehors de la problématique laïque qui, elle, se rénove sans intérêt pour le genre. Les affaires de foulard et la question des violences sexistes font émerger de nouveaux discours sur la laïcité qui prennent en compte l’égalité des sexes et la mixité, sans aboutir pour autant à un consensus sur la loi de 2004. En dépit des conflits d’interprétation, il pourrait s’agir d’une avancée théorique non négligeable.