Répondant de leur mission ou d’une vogue participationniste, nombre d’organisations jeunesse québécoises, qu’elles soient institutionnelles ou communautaires, ont mis en place des dispositifs soutenant des processus de participation chez les jeunes en difficulté. À partir des résultats de trois recherches qualitatives en Centres jeunesse et au sein d’organismes communautaires jeunesse, la manière dont les jeunes en difficulté perçoivent et s’approprient ces espaces de participation est interrogée. S’appuyant sur le discours des jeunes engagés, et mobilisant la théorie de l’analyse des cadres, cet article montre que les modalités de construction de leur citoyenneté en milieu de vie ont la particularité d’être à la fois un objectif et un processus d’intervention. Le sens que les jeunes en difficulté accordent à leur participation se révèle dans leurs perceptions des espaces de participation proposés par les milieux de vie. Les rôles qu’ils développent reposent sur un travail de signification qui s’appuie sur la continuité de l’intervention ; les relations significatives ; et les pratiques démocratiques. Malgré des limites à cette participation suscitée, les jeunes ont le sentiment de développer des compétences et d’être acteurs grâce au contexte organisationnel de mobilisation en milieu de vie et au processus de cadrage réalisé quotidiennement par les intervenants.