“…Il existe donc des gènes qui ne sont présents que chez un groupe d'espèces étroitement apparentées (voire une seule espèce), ce qui permet de dater leur origine, entre l'âge du dernier ancêtre commun de ce groupe d'espèces et le moment de séparation avec la lignée qui est la plus proche parente de ce groupe (Figure 2). Cette approche, dite phylostratigraphique, permet d'identifier à quel moment est apparu un gène dans la lignée évolutive menant à l'espèce étudiée, en appliquant une approche phylogénétique que nous avons décrite précédemment [28,29]. Une phylostratigraphie récente [30] montre que parmi les 22 773 gènes codants chez la souris, 7 253 gènes sont partagés avec les archées et les bactéries, et étaient donc présents chez LUCA (le dernier ancêtre commun universel) ; 8 438 gènes sont apparus dans la lignée de l'ancêtre des animaux depuis sa séparation d'avec LUCA ; 4 118 gènes sont apparus dans la lignée de l'ancêtre des vertébrés depuis sa séparation d'avec celle des éponges ; 1 382 gènes sont apparus dans la lignée de l'ancêtre des mammifères depuis sa séparation d'avec la lignée des requins ; 801 gènes sont apparus dans la lignée de l'ancêtre des rongeurs depuis sa séparation d'avec les marsupiaux et 781 n'existent que chez la souris (Figure 2).…”