RésuméLa fistule artério-urétérale (FAU), qui survient immédiatement après une cystectomie, est une complication exceptionnelle et grave. De nos jours, seulement quelques cas sporadiques ont été signalés dans la littérature. Elle se manifeste presque exclusivement par une hématurie brutale, massive et intermittente pouvant être à l'origine d'une instabilité hémodynamique menaçant le pronostic vital du patient à court terme. Son diagnostic doit être fait sans retard. Les explorations radiologiques restent peu spécifiques et peu sensibles et se basent essentiellement sur l'artériographie. Le traitement est non codifié selon l'état général du patient et surtout de la nature de la fistule. Nous décrivons un cas de FAU faisant suite à une pelvectomie antérieure et nous discuterons à l'aide d'une revue de la littérature les aspects diagnostiques, thérapeutiques et pronostiques de cette complication.
IntroductionLa fistule artério-urétérale (FAU) est une complication très rarement décrite dans les suites immédiates d'une pelvectomie antérieure 1,2 . Il s'agit d'une complication grave pouvant mettre en jeu à court terme le pronostic vital du patient par le saignement important qu'elle va engendrer 3,4 . Son diagnostic est souvent difficile, et parfois déroutant et tardif. Il doit être établi sans retard sur des arguments cliniques et radiologiques. L'hématurie massive et intermittente reste le maître symptôme. Les explorations radiologiques sont peu spécifiques et peu sensibles; elles se basent essentiellement sur les données de l'artériographie. Le traitement est non codifié selon l'état général du patient et surtout la nature de la fistule.Nous signalons un nouveau cas de FAU survenue immé-diatement après une pelvectomie antérieure avec dérivation urinaire externe de type Bricker pour traiter une tumeur vésicale infiltrante. Nous discuterons à l'aide d'une revue de la littérature les aspects diagnostiques, thérapeutiques et pronostiques de cette complication.
ObservationMadame Z. K., 60 ans, obèse (indice de masse corporelle de 35) et ne présentant pas d'antécédents pathologiques notables, notamment vasculaires, a été hospitalisée pour prise en charge d'une tumeur vésicale infiltrante. Une TDM abdominopelvienne préopératoire avait permis de conclure à la présence d'une tumeur vésicale T3N0M0. La patiente a subi une pelvectomie antérieure avec curage ganglionnaire ilio-obturateur bilatéral et une urétrectomie totale. Une dérivation urinaire externe trans-iléale de type Bricker a été effectuée. Le geste opératoire s'est déroulé sans incident ni complication peropératoire, notamment au moment du curage ganglionnaire, de la dissection des deux uretères et de l'anastomose urétéro-iléale. Les deux uretères étaient drainés par deux sondes urétérales.Les suites postopératoires immédiates étaient marquées au deuxième jour par un état septique sévère; les hémocul-tures ont permis d'isoler un type multirésistant d'Escherichia coli. La patiente a été mise sous double antibiothérapie bien adaptée. Au 10 e jour après l'opération et...