L’économie tunisienne a subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire Covid-19 et des mesures indispensables pour la juguler prises par les pouvoirs publics comme la fermeture des frontières et le confinement de la population. L’agriculture a dû faire face aux mêmes difficultés ; toutefois, la courte durée du confinement total et la décision des autorités d’exclure les activités agricoles de certaines restrictions ont réduit les effets de la crise sanitaire sur la disponibilité des produits alimentaires. Cependant, la baisse du pouvoir d’achat des franges les plus vulnérables de la population a réduit leur accès à certains produits de base. En définitive, ce sont les principales filières agricoles tunisiennes d’exportation (dattes, huile d’olive…) qui ont été les plus impactées du fait de la baisse de la demande internationale. Enfin, si la réponse des agriculteurs et des différents acteurs qui encadrent le secteur a permis une certaine résilience, il n’en demeure pas moins que cette conjoncture a servi de révélateur d’une crise plus profonde du système alimentaire et agricole qui doit faire face à des défis majeurs comme la dépendance aux marchés extérieurs pour plusieurs produits de base (céréales, soja, viande rouge, huile de graine…) et dont le dépassement nécessite une refonte à la fois du modèle technique et du pacte social entre agriculteurs et consommateurs.