L’effet de l’allongement de la durée de la formation initiale sur l’âge à la première naissance et sur la durée écoulée sans enfant depuis la fin des études est examiné à la lumière d’une analyse biographique portant sur 10 161 biographies d’hommes et de femmes, recueillies lors de l’Enquête sociale générale (ESG, cycle 15) de 2001 menée par Statistique Canada. Il ressort que l’effet le plus important du prolongement de la durée de la formation initiale est, d’une part, d’élever l’âge à la première naissance et, d’autre part, de contribuer à l’augmentation de l’infécondité, particulièrement chez les femmes. Par contre, chez les hommes, la durée écoulée entre la fin des études et l’arrivée du premier enfant est négativement associée à l’allongement de la durée des études. Toutefois, quel que soit le sexe, le prolongement des études est associé à une faible propension à devenir parent pour la première fois. Pour un homme, cette transition s’inscrit dans la perspective de l’émancipation individuelle dont l’établissement professionnel est l’un des facteurs clés alors qu’au sortir des études, une femme qui travaille est moins susceptible d’avoir un premier enfant. Enfin, nos résultats confirment la persistance du modèle traditionnel d’établissement familial différencié selon les sexes.In this article, we examine the effect of the lengthening of the first period of education on age at first birth and on the duration of the period between the end of that first period and the birth of the first child. Event history analysis techniques were applied to 10 161 biographical information for men and women collected by the 2001 General Social Survey (Statistics Canada). The results show that the most important effect of that prolongation is, on the one hand, to increase the age at first birth, and on the other hand, to increase childlessness, particularly among women. By contrast, among men, time spent without children after the end of that first period of education is negatively associated with the length of education. However, for both sexes, the longer the first period of education, the lower the probability of having a first child. For men, the transition to first parenthood is related to individual emancipation for which labour force integration is a major key. On the contrary, for women, labour force participation is negatively associated with becoming a mother. These results suggest the persistence of traditional differences between men and women in the family formation process