Ce texte examine la participation des femmes aux cabinets canadiens, et ce, à la
lumière de la loi de la disparité progressive. Trois hypothèses l’ont inspiré : 1)
la proportion de femmes nommées ministres est plus élevée que la proportion de
femmes élues députées; 2) la proportion de femmes au Cabinet reflète la proportion
de députées au sein du caucus parlementaire du parti qui forme le gouvernement; 3)
les femmes nommées ministres sont cantonnées dans les secteurs traditionnellement
considérés comme féminins et au bas de la hiérarchie exécutive. Ces hypothèses ont
été vérifiées auprès des 286 femmes nommées ministres dans un cabinet fédéral ou
provincial au Canada de 1921 à 2007. Il ressort de l’analyse que la loi de la
disparité progressive offre un potentiel heuristique mitigé pour expliquer la
participation des femmes aux cabinets canadiens.