Au Bénin, les écosystèmes terrestres sont pollués par la présence généralisée de résidus de pesticides due à une utilisation intensive de produits phytosanitaires en agriculture, principalement sur la culture du coton. Afin d’évaluer le niveau d’exposition des producteurs aux pesticides et d’estimer l’impact potentiel de ceux-ci sur la santé humaine, des enquêtes semi-structurées couplées à des observations sur les pratiques locales ont été effectuées auprès de 150 producteurs de coton des communes de Gogounou, Kandi et Banikoara, principales zones de production cotonnière du pays. Soixante-quinze pour cent des producteurs interrogés n’ont jamais bénéficié d’une scolarisation, et seulement 5 % d’entre eux ont été formés à l’utilisation sans danger des pesticides sur la culture du coton. Parmi les pesticides utilisés par les producteurs, seuls 19 % appartiennent à la liste des produits homologués au Bénin. Les substances actives les plus fréquemment utilisées sont des insecticides tels que l’acétamipride, la lambda-cyhalothrine, le chlorpyrifos-éthyle, l’émamectine benzoate, le profénofos ou la cyperméthrine. Toutes ces substances sont connues pour être toxiques et pourraient avoir des effets néfastes sur la santé après une exposition. Soixante-quinze pour cent des producteurs interrogés utilisent des doses d’insecticide supérieures à celles recommandées sur les étiquettes et 80 % ne portent pas d’équipement de protection individuelle, que ce soit lors de la préparation de la bouillie, du chargement ou de la pulvérisation. Les emballages vides de pesticides sont souvent abandonnés dans les champs de coton (73 % des observations) ou parfois utilisés à des fins domestiques (25 % des observations). Les observations de terrain traduites en scénarios fiables ont permis d’estimer les niveaux d’exposition des producteurs à l’aide du modèle prédictif UK-POEM. Les expositions totales sans équipement de protection individuelle varient de 0,099 à 0,546 mg/kg de poids corporel/jour. Ces valeurs d’exposition dépassent largement les niveaux d’exposition acceptables pour l’opérateur, indiquant un risque potentiel.
Cet article est distribué suivant les termes et les conditions de la licence CC-BY (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ deed.fr) Description du sujet. L'utilisation accrue des produits phytosanitaires et la variation des substances actives ces dernières années soulèvent des interrogations sur le niveau de pollution de l'environnement et celui des écosystèmes aquatiques du bassin cotonnier en particulier. Objectifs. Des essais ont été menés (à Batran, commune de Banikoara) en conditions pratiques pour quantifier et comparer la dérive engendrée lors des pulvérisations effectuées avec la canne centrifuge et le pulvérisateur à dos, deux appareils spécifiquement utilisés dans le bassin cotonnier au Bénin. Méthode. Une bouillie de tartrazine (un colorant alimentaire) à 20 g . l -1 a été utilisée. Dix essais de pulvérisation à des hauteurs de 1 m et de 1,5 m ont été réalisés suivant un dispositif de collecte préétabli et validé par un essai préalable avec des papiers hydrosensibles. Cinquante-quatre patchs de tissus coton blancs ont été placés à des hauteurs déterminées et à des distances régulières à partir du point d'émission. En fin d'essai, ils ont été récupérés et la concentration en tartrazine (en µg . cm -2 ) a été déterminée après extraction à l'eau à l'aide d'un colorimètre. À partir des quantités de tartrazine récupérées, les pourcentages de dérive ont été calculés, permettant de comparer la dérive engendrée par chaque appareil. Résultats. Il apparait que, dans les mêmes conditions météorologiques (35° ± 1 °C ; H.R. : 64 ± 4 % ; vent stable d'environ 3 m . s -1 ), la hauteur de pulvérisation de 1,5 m et la canne de pulvérisation centrifuge engendrent des pourcentages de dérive significativement supérieurs à ceux générés respectivement pour la hauteur de pulvérisation de 1 m et le pulvérisateur à dos. Conclusions. Quel que soit l'appareil, les gouttelettes se dispersent jusqu'à une distance de 16 m. Mots-clés. Pesticides, dérive, pulvérisateur, coton, Bénin. Comparison of drift of two types of sprayers used in cotton production in BeninDescription of the subject. Increasing use of plant protection products and a continuous change in their active substances during recent years raise crucial questions regarding environmental pollution, particularly for aquatic ecosystems in the cotton production area. Objectives. Field trials were carried out (in Batran, province of Banikoara) in conditions close to those of local practices. The objective was to quantify and compare the drift generated during spraying both with a centrifugal cane and a backpack sprayer, which are the two most popular types of sprayer used in the cotton area of Benin. Method. A mixture of water and tartrazine (a food grade dye) was prepared for spraying at 20 g . l -1 . Ten spraying trials were conducted, at two heights (1 m and 1.5 m), according to a pre-established protocol validated by an initial trial carried out with water-sensitive paper. Fifty-four white cotton patches were placed at the predetermined heights and distances from the
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