Lors d´une de mes communications sur Miguel de Cervantès, donnée à Madrid voilà plus de 15 ans déjà, j´avais dit textuellement au sujet de ce génie littéraire espagnol la phrase suivante: « Notre romancier et dramaturge est à la fois Morisque, Espagnol, Italien, Algérois, Maghrébin et profondément Méditerranéen » 1.Cette remarquable trajectoire identitaire reflète clairement, par ailleurs, non seulement l ´infinie et considérable variété thématique de l´auteur, mais aussi les nombreuses sources littéraires, lieux de paroles et d´écriture, qu´il connaissait parfaitement et dont il se ressourçait constamment.Le Colloque "Lieux de paroles / Lieux d´écriture" organisé par l'Université d'Oran 2 , mettait bien en évidence dans sa problématique, cet aspect fondamental qui relie l'écrivain á son espace littéraire. En effet, il est dit que le lieu d´écriture constitue l ´endroit de prédilection et de projection où se réfugie l´auteur pour retrouver sa liberté à travers la parole, engager une sérieuse réflexion sur la société, les conflits humains stériles, la tolérance, la liberté du culte religieux, etc. Il est évident pour nous, que toutes ces affirmations correspondent, on ne peut mieux, á la merveilleuse aventure romanesque de Miguel de Cervantès, qui, captif á Alger et privé de liberté, méditait justement sur de nombreuses questions de l'heure qui relevaient de la tragédie humaine.