Résumé Dans les pays développés, la massification du supérieur a attiré une population étudiante plus diversifiée avec l’accroissement des femmes, des étudiants plus âgés, des jeunes des minorités ethnoculturelles et des milieux économiquement plus faibles. Face à cette recomposition des étudiants, des administrateurs et des chercheurs étatsuniens ont forgé le concept d’étudiants de première génération, qui désigne ceux dont les parents n’ont pas connu l’enseignement postsecondaire. L’article montre le poids heuristique de ce concept hors des États-Unis à partir d’une enquête longitudinale de Statistique Canada sur les jeunes en transition. Il oblige à réfléchir sur les formes d’influence du capital scolaire des parents et permet d’introduire l’idée de parcours dans l’analyse de l’accès et de la poursuite des études. Alors que la reddition de comptes est intégrée à la gestion quotidienne du champ éducatif et que les indicateurs de l’éducation se multiplient, la présence des étudiants de première génération pourrait servir à mesurer l’ouverture des systèmes éducatifs.
Research in the United States shows that American first generation students (FGS) are less likely to attend university than students whose parents are college graduates (NFGS). Furthermore, those among American FGS who undertake a bachelor degree would have to overcome, throughout their college experience, obstacles related to their family’s background. Are the Canadian FGS experiencing the same educational disadvantages than their American counterparts? Using longitudinal data from Youth in Transition Survey (YITS), conducted from 2000 to 2005, this paper shows that, as seen in the American studies, Canadian FGS are less likely to attend university than NFGS. However, there is no difference in regards to academic persistence. FGS and NFGS have the same probability of obtaining a bachelor degree.
L’article présente à partir de l’exemple québécois des évolutions qui ont concerné la sociologie de l’éducation dans de nombreux pays. Un paradoxe apparaît : les questions d’éducation ont presque disparu des départements universitaires de sociologie, en revanche la discipline joue un rôle structurant dans la constitution de nouveaux domaines concernant le genre, les minorités, les villes, l’enfance. Dans ce cadre, elle joue un rôle important dans la constitution de l’opinion et les débats politiques. La situation québécoise présente cependant une originalité. Dans les pays européens, les rapports de confiance qui s’étaient établis dans les années 1960 entre les sciences sociales, l’opinion et les politiques d’État-providence n’ont pas résisté aux difficultés rencontrées par les tentatives de démocratisation. L’expertise est passée à des Centres de ressources internationaux qui filtrent les résultats des recherches universitaires. Au Québec, la circulation des savoirs sur laquelle s’était appuyée la Révolution tranquille s’est maintenue.
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