La politisation des clivages régionaux et la mobilisation politique des intérêts régionaux dans la Fédération russe sont limitées par les pouvoirs excessifs de l’exécutif, la centralisation des compétences et l’absence de partis régionaux. La décentralisation et les réformes de libéralisation économique ont approfondi les disparités socio-économiques entre régions « russes » et ethniques de la fédération de Russie. Il existe en Russie quatre zones socio-économiques, qui correspondent plus ou moins aux préférences politiques dominantes : (1) les grandes villes avec agglomérations industrielles, aptes au changement ; (2) les villes de taille moyenne, qui sont mono-industrielles et plus sensibles aux crises ; (3) les petites villes et les zones rurales dans le Sud de la Russie, le Nord-Caucase, et les zones périphériques du Nord, qui pratiquent essentiellement une économie de subsistance ; (4) et les républiques ethniques du Sud dans lesquels on trouve de hauts niveaux de violence. Les formes de conflit dans le Nord-Caucase ont changé au fil du temps – du sécessionnisme ethno-nationaliste au djihad régional. Depuis 2011, on peut également voir un déplacement de la contestation sociale depuis le centre vers les régions. Ces manifestations concernent principalement les coûts croissants des services publics et des biens fondamentaux. L’accroissement des disparités socio-économiques pourrait réveiller les mouvements régionaux, en particulier dans un contexte de baisse des taux de croissance et de l’épuisement prévisible du modèle économique d’exploitation de gaz et du pétrole fondé sur une forte rentabilité.
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