The paper bears witness to the emergence of a French energy policy localism. It presents a sample of significant local rural experiences in the climate energy domain in rural France. These experiences are risky, trial-and-error transcalar processes. They amount to a different way of doing energy policy. French localism surfs on these innovative territories while remaining ambiguous about the status that it confers on them. a b s t r a c tThis paper is interested in sustainable energy initiatives in French rural areas. It follows up the UK debate about 'localism'. UK policy localism has been cast as neoliberal, framing communities as competent and competitive actors, morally responsible and accountable for their destiny.In France, the emerging policy localism is surfing on an ongoing political structuration of innovative rural territories -'Positive Energie Territories' (TEPOS). The paper presents and discusses the results of a rough census (undertaken in 2012) of significant experiences in this domain. It points to a few experiences and depicts them as risky, trial-and-error transcalar processes that endow locally emergent energy issues with a political dimension. To this extent, they amount to a different way of doing energy policy.The analysis points to an ambiguity in French policy localism. This localism may pave the way for an upscaling of the ongoing TEPOS political structuration, or tend to make TEPOS into demonstration territories within a neoliberal RTD policy approach. In the latter case, it may not necessarily fit territories to pursue their political structuration with a view to the energy transition.

Résumé Cet article étudie, à partir du cas d’un instrument d’action publique spécifique, les tarifs d’achat du photovoltaïque, le mouvement qui va de la solution au problème. Dans un premier temps, il examine la manière dont cet instrument « providentiel » en Allemagne se transforme dans le contexte français en problème public, au point d’être suspendu provisoirement par un moratoire très controversé. Au-delà de la simple analyse de la construction d’un problème public, il montre dans un second temps que la controverse suscitée par l’instrument rend visible les modes de problématisation au principe de l’adoption d’une telle réponse fondée sur la création étatique de conditions de marché comme forme de gouvernement de l’énergie et du climat. Cette problématisation néolibérale actualisée par l’instrument fait émerger deux interrogations fondamentales relatives à la subsomption du citoyen sous le consommateur et à l’incertitude qui en découle quant aux collectifs destinataires de l’action publique.

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Aux origines de la pensée écologique : Ernst Haeckel, du naturalisme à la philosophie de l’ Oikos . C’est à la croisée entre écologie scientifique et crises environnementales que se fait jour la pensée écologique dans la seconde moitié du xx e  siècle. Pourtant, dès l’invention du terme sous la plume d’E. Haeckel, l’écologie fut placée sous le signe de l’articulation entre sciences de la nature et philosophie. Dépossédé de la paternité de l’écologie, objet de controverses depuis 150 ans, Haeckel ouvre cependant la voie à une pensée avant-gardiste, à la confluence des sciences naturelles, de la philosophie morale et de l’esthétique.

Dans le premier article, intitulé « La gouvernance à l’épreuve de l’environnement - édification et transformations des cadres normatifs de la gouvernance mondiale », Ariane Debourdeau (Centre de sociologie de l’Innovation, École des mines de Paris - CNRS) s’intéresse à la gouvernance environnementale ou gouvernance mondiale de l’environnement. Cherchant à savoir si cette gouvernance environnementale possède des caractéristiques qui lui sont propres et la distinguent des autres déclinaisons de la gouvernance, elle privilégie une démarche théorique qui s’appuie sur la notion de cadrage. À cette fin, elle propose de se pencher sur les transformations des normativités dans deux corpus distincts, mais complémentaires : la normalisation environnementale dans la sphère productive et la littérature - scientifique et experte - sur la gouvernance environnementale. Appréhendées via la notion de cadrage - essentiellement dans la littérature -, les transformations des normativités au principe de la gouvernance environnementale peuvent dès lors être retracées, mettant en lumière les spécificités liées à l’environnement.