Les élections municipales de 2020 à Montpellier ont non seulement été marquées par un éclatement de l’offre électorale mais aussi par la réussite, au premier tour, de plusieurs candidatures à la marge des partis politiques. Cet article se donne comme objet d’étude quatre listes de candidats illustratives de ce phénomène : les listes respectivement menées par Mohed Altrad, Alenka Doulain, Rémi Gaillard et Clothilde Ollier, lesquelles ont rassemblé au premier tour plus d’un tiers des suffrages exprimés et ont fusionné au second tour. Nous proposons d’engager successivement l’analyse sociologique de leur composition puis celle de la mobilisation électorale en leur faveur. Cet article croise plusieurs matériaux empiriques, dont les données électorales et de recensement disponibles à l’échelle des bureaux de vote, ainsi que des données sociodémographiques et spatiales relatives aux 65 candidats composant chacune des listes étudiées. Si cette étude renseigne à la fois les ressorts sociaux qui ont fait le succès relatif de ces candidatures, elle met aussi en exergue les contrastes sociopolitiques entre ces quatre listes, qui constituent un élément explicatif fort de l’échec électoral de leur liste d’union au second tour des municipales.
Cet article propose, via une approche multi-échelle et multiméthode, d’explorer l’idée d’un électorat frontiste géographiquement dual. Cette dualité ne renvoie pas seulement à des caractéristiques sociologiques différentes dans les départements septentrionaux et méditerranéens mais à des espaces périurbains favorables au Front national (FN) ayant des caractéristiques opposées. Il souligne ainsi que la périurbanité, même favorable au FN, est loin d’être homogène et, en creux, que les raisons de voter FN dans ces différents espaces peuvent être radicalement différentes, voire contradictoires.
Le 5 novembre 2018 se tenait en Nouvelle-Calédonie le premier référendum d’autodétermination prévu par l’accord de Nouméa. Il a vu le « non » l’emporter à 56,67 % des suffrages exprimés et la majorité des Néo-Calédoniens se sont donc prononcés pour le maintien dans la France. Cet article se propose d’analyser ce référendum et d’expliquer la division communautaire et sociale qui structure la vie politique calédonienne. Au travers d’une analyse statistique communale et infracommunale, il s’agit ici de nuancer l’idée communément admise d’une opposition entre seuls « Européens » et « Kanak » en intégrant les autres communautés dans l’étude de ce vote. Il s’agit également d’esquisser des hypothèses explicatives quant à la mobilisation variable de la communauté Kanak selon les territoires.
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