Les élections municipales de 2020 à Montpellier ont non seulement été marquées par un éclatement de l’offre électorale mais aussi par la réussite, au premier tour, de plusieurs candidatures à la marge des partis politiques. Cet article se donne comme objet d’étude quatre listes de candidats illustratives de ce phénomène : les listes respectivement menées par Mohed Altrad, Alenka Doulain, Rémi Gaillard et Clothilde Ollier, lesquelles ont rassemblé au premier tour plus d’un tiers des suffrages exprimés et ont fusionné au second tour. Nous proposons d’engager successivement l’analyse sociologique de leur composition puis celle de la mobilisation électorale en leur faveur. Cet article croise plusieurs matériaux empiriques, dont les données électorales et de recensement disponibles à l’échelle des bureaux de vote, ainsi que des données sociodémographiques et spatiales relatives aux 65 candidats composant chacune des listes étudiées. Si cette étude renseigne à la fois les ressorts sociaux qui ont fait le succès relatif de ces candidatures, elle met aussi en exergue les contrastes sociopolitiques entre ces quatre listes, qui constituent un élément explicatif fort de l’échec électoral de leur liste d’union au second tour des municipales.
La variable ethnique est rarement mobilisée pour expliquer la participation électorale. Lorsque c’est le cas, les études soulignent régulièrement le fait que la proximité à des groupes ethniques minoritaires est un facteur d’abstention. Le présent article examine au contraire l’hypothèse inverse : dans quelle mesure l’appartenance à des groupes ethniques minoritaires peut-elle être un facteur de participation électorale ? L’analyse s’appuie sur une étude empirique de la participation électorale de 10 475 électeurs répartis dans dix bureaux de vote à Montpellier lors des élections présidentielle et législatives de 2012. À partir de l’analyse des listes d’émargement de ces bureaux, et en croisant ces informations avec les bases de données INSEE, nous avons pu estimer le poids de la variable ethnique sur la participation. La comparaison des résultats obtenus pour chacun des bureaux de vote, sélectionnés en raison de leurs situations spatiales et sociales contrastées, montre que les Français issus de l’immigration maghrébine vivant dans les quartiers populaires de la ville se sont plus mobilisés que les Français issus de cette même région d’émigration vivant dans les quartiers de classes moyennes lors de l’élection présidentielle. Ce résultat suggère que l’appartenance ethnique peut, sous certaines conditions, jouer un rôle positif du point de vue de la mobilisation électorale. Nos résultats montrent que l’impact de l’appartenance ethnique sur la participation électorale est déterminé à la fois par le statut social de l’électeur, des facteurs relatifs au contexte social et par la conjoncture médiatique propre à certains scrutins.
Le premier tour des élections municipales françaises s’est tenu le 15 mars 2020, alors que l’épidémie de COVID-19 s’installait en France. Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur la mobilisation – historiquement faible – lors de ce tour de scrutin? Celle-ci a-t-elle été dépendante de l’intensité de l’épidémie à l’échelle locale? La crise a-t-elle profondément modifié les logiques habituelles de la participation électorale pour ce type de scrutin? Cet article propose de répondre à ces questions au travers d’une analyse longitudinale multiniveau des taux d’abstention enregistrés lors des premiers tours des quatre dernières élections municipales au sein des communes françaises de plus de 3 500 habitants. Nos résultats montrent que les effets de la crise sanitaire en matière de participation sont assez peu dépendants de l’intensité locale de l’épidémie : si la démobilisation augmente partout, et particulièrement au sein des communes traditionnellement plus participatives, nous observons des variations significatives dans les taux d’abstention des communes étudiées uniquement dans les rares départements où l’épidémie a déjà causé les premiers décès. Nous observons également une hausse de l’abstention au sein des communes où les parts de personnes âgées de 65 ans et plus et d’ouvriers sont élevées, particulièrement lorsqu’elles sont situées à faible distance des principaux foyers épidémiques.
Tous droits réservés © Lien social et Politiques, 2014 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.
customersupport@researchsolutions.com
10624 S. Eastern Ave., Ste. A-614
Henderson, NV 89052, USA
This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply.
Copyright © 2025 scite LLC. All rights reserved.
Made with 💙 for researchers
Part of the Research Solutions Family.