1. Les titres des traités ichtyologiques étudiés sont développés dans l'inventaire qui suit infra. 2. Je remercie Catherine Jacquemard, Marie-Agnès Lucas-Avenel et Brigitte Gauvin de m'avoir transmis la version inédite de leur riche introduction au livre des poissons (De piscibus) de l'Hortus sanitatis de J. Meydenbach (Jacquemard et al. 2013), et de leur traduction du texte dans le cadre du projet « Ichtya ». 3. Cf. Zucker 2005. 4. On trouve à la fois (1) des chapitres rassemblant des espèces distinguées par les autres auteurs (p. ex. : ch. 29 : la loche, l'adonis, l'oursin) et (2) des espèces dupliquées dans plusieurs chapitres-avec Arnaud Zucker 136 représente apparemment un des ultimes produits de l'encyclopédisme médiéval, dans sa construction, son iconographie et sa pratique compilatoire. Ce classement onomastique engendre une certaine confusion, mais celle-ci n'est pas propre à l'HS. La continuité alphabétique (dans l'HS) et la succession syncopée des notations zoologiques sur des animaux différents ne sont pas seules à produire un effet d'irréa lité et d'abstraction littéraire. De manière très différente, sinon opposée, Olaus Magnus, par le passage insensible d'un poisson à un autre (similis) dans les livres XX et XXI (De piscibus & De piscibus monstrosis) de son Historia, ou même Wotton, par son zèle de systématicien, donnent une impression comparable. D'ailleurs, à la question « Peut-on parler des poissons en général ? », Albert le Grand 5 , Vincent de Beauvais, Thomas de Cantimpré 6 ou Rondelet-et Wotton, plus radicalement encore-, répondent par l'affirmative, mais Meydenbach ne se soucie pas d'une telle perspective. On trouve des sections manifestant une conception généraliste et synthétique de l'ichtyologie dans les traités de Wotton (p. 137-144) 7 et Rondelet (livres II-IV), par exemple, mais ce n'est pas toujours le cas chez les Renaissants, et Giovio et Salviani s'en dispensent. Inventaire Voici l'inventaire des principaux ouvrages d'ichtyologie publiés entre l'editio princeps de Jakob Meydenbach (1491) et le quatrième livre (De Piscium… natura) de l'ouvrage encyclopédique (Historiae animalium) de Gesner (1558) 8. Les titres dont les éditeurs scientifiques ou les auteurs sont en gras sont ceux qui seront examinés de près dans la suite : redites, compléments ou contradictions-en raison d'une polyonymie méconnue (p. ex. : elchus, ch. 30 = foca, ch. 38 = koky, ch. 47 = vacca, ch. 99). Je ne tiendrai pas compte des manipulations éditoriales des rééditions de l'Hortus sanitatis, au reste sans incidence pour mon enquête. 5. Voir De animalibus XXIV, titre : De natura natatilium primo in communi, et consequenter in speciali ; préface : De quorum natura licet tam in communi quam in speciali multa dixerimus […] prius in communi et deinde in speciali (AM, édition Stadler 1920, 1515). 6. Voir les trois pages du premier chapitre du livre introduit par primo generaliter : Nullus piscis, ut dicit Aristotiles… (Thomas Cantimpratensis, Liber de natura rerum, Editio princeps secundum codices manuscriptos. Tome I : ...