Les élections législatives organisées en mai 2017 en Algérie ont enregistré le taux de participation le plus faible depuis 1962. Bien que la plupart des partis aient présenté des candidats à ces élections et en dépit de la forte campagne médiatique menée par les autorités, de la mobilisation des institutions gouvernementales et même des mosquées, le taux de participation n’a atteint que 35 %. Même si la participation est plus importante lors des élections locales de novembre 2017, la forte abstention enregistrée lors des scrutins de 2017 est significative d’un changement dans les comportements électoraux des Algériens. Malgré l’absence d’une campagne de boycott organisée, les appels lancés à travers les réseaux sociaux ont largement contribué à dissuader les Algériens à prendre part aux élections. Quelles sont les raisons de l’abstention des électeurs algériens ? En quoi l’abstention constitue-t-elle un enjeu pour le pouvoir algérien ? Quel est l’impact de l’abstention sur la vie politique ? C’est à ces trois questions que propose de répondre cet article. Après un examen du contexte politique dans lequel se déroulent les consultations électorales de l’année 2017, nous étudierons les facteurs de l’abstention et analyserons les dimensions géographiques de la participation. L’analyse est basée sur des entretiens auprès de citoyens algériens ayant choisi de s’abstenir lors des élections législatives et locales de 2017. Elle s’appuie également sur un corpus de presse traitant, d’un côté, les appels à une participation massive émanant du gouvernement et ses soutiens (partis, syndicats, société civile) et, de l’autre, les appels de quelques partis et personnalités politiques au boycott de ces élections.
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