Cette contribution propose un travail de formalisation épistémologique à partir d’une articulation entre le cours d’action développé en ergonomie et l’approche sociotechnique des environnements de formation en sciences de l’éducation et de la formation. L’enjeu consiste à proposer de manière synthétique un appareillage conceptuel et méthodologique cohérent au service d’une intelligibilité des relations complexes entre humains et objets techniques en formation sur des empans temporels longs. L’objectif est de mettre en évidence un gain en termes de compréhension et d’explication des phénomènes relatifs à l’activité individuelle et collective en formation, mais aussi en termes d’aides à la conception d’environnements pérennes dans ce domaine.

No abstract

Cet article rend compte de l’incidence de l’introduction d’objets techniques sur l’activité d’apprentis et de formateurs dans des environnements de formation professionnelle. L’analyse des transformations de l’activité humaine générée par l’usage des objets est effectuée en référence à un cadre théorique et méthodologique associant une approche sociotechnique (Albero, 2010) des environnements de formation et une approche orientée activité participant d’un programme de recherche en anthropologie cognitive : le cours d’action (Theureau, 2006). Plusieurs enquêtes empiriques sur des terrains différents ont permis une comparaison de résultats et de repérer des invariants relatifs à l’incidence des objets techniques sur la dynamique de l’activité collective et l’évolution des dispositifs de formation. Ces résultats sont présentés en s’appuyant sur les matériaux issus de la formation d’apprentis-architectes d’une école nationale d’architecture. Enfin, quelques pistes d’action sont proposées pour agir sur le processus de construction de l’expérience des individus au cours de leurs interactions avec un environnement de formation.