Le tourisme thermal connaît un grand essor en France à partir de la seconde moitié du XIX e siècle. Les loisirs, entendus comme temps et espaces de délassement et de distractions, font partie intégrante de la villégiature thermale. Dès lors, il est légitime de s’interroger sur leur inscription dans l’espace urbain, et les possibles interactions entre la vocation médicale et touristique des stations hydrominérales et leur équipement en lieux et infrastructures dédiés aux loisirs. Ces derniers, destinés à une clientèle saisonnière, peuvent de prime abord sembler disproportionnés au regard de la population permanente des « villes » d’eaux, lesquelles sont majoritairement, hors-saison, des bourgs de taille modeste, exception faite de quelques stations importantes qui constituent à la fois le fleuron et la vitrine du thermalisme français. Durant la saison estivale, entre 300 000 et 500 000 visiteurs annuels – « baigneurs », accompagnateurs et touristes – affluent dans les stations hydrominérales. Des loisirs leur sont proposés autour de lieux-clefs : le parc thermal, espace de détente et de sociabilité au sein d’une nature recomposée et maîtrisée, les équipements sportifs, en plein essor au début du XX e siècle, et surtout le casino et la pléiade d’activités qu’il offre à toute heure du jour... et de la nuit. Lieu emblématique des « villes d’eaux », il concentre les contradictions inhérentes aux stations thermales en tant que lieux de villégiature de santé soumis à des impératifs de modernité et de sociabilité, et aspirant à incarner un modèle d’urbanité.
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