Selon la littérature, le travail du policier est l’un des métiers les plus susceptibles de rencontrer des événements traumatiques (Carlier & Gersons, 1994 ; Gersons & Carlier, 1992, 1994). Dans le cadre de ce projet de recherche, nous retenons la dénomination « événement potentiellement traumatique » (Josse, 2014). De ce fait, un événement peut s’avérer traumatisant pour une personne et pas pour une autre ; il peut être traumatisant aujourd’hui et ne pas l’être demain. Malgré l’importance accordée à la santé au travail et les risques associés au métier de policier, peu d’études empiriques sont répertoriées à ce sujet. Dans ce contexte, cette recherche s’intéresse à l’effet de l’aide psychologique suivant un événement potentiellement traumatique sur la santé psychologique des policiers. Le modèle théorique de Gilbert, Dagenais-Desmarais et Savoie (2011) a été retenu pour définir la variable dépendante composée du bien-être psychologique (BEPT ; sérénité, engagement et harmonie sociale) et de la détresse psychologique (DET ; anxiété, désengagement et irritabilité). La présente étude prévoit que les policiers ayant eu recours à une aide psychologique à la réalité du métier à la suite d’une exposition à un événement potentiellement traumatique présentent un niveau supérieur de bien-être au travail que ceux n’ayant sollicité aucune aide. Il s’agit d’un devis ex post-facto. Cinq cent cinquante-neuf (559) participants issus du milieu policier provenant de la province de Québec composent l’échantillon. Trois cent quarante et un (341) d’entre eux ont sollicité une aide psychologique à la suite d’une exposition à un événement potentiellement traumatique. Relativement à l’analyse de l’hypothèse, la technique Test-T pour échantillons indépendants (Independent sample t test) est privilégiée. Les résultats révèlent que la moyenne du bien-être des participants ayant bénéficié d’une aide psychologique, et ce, peu importe la nature, n’est pas supérieure à celle liée à ceux qui n’ont pas sollicité une aide psychologique à la suite d’un événement potentiellement traumatique.
Résumé A partir de l’expérience de prise en charge psychologique des libériens qui ont travaillé dans le pays au côté de Médecins Sans Frontières, nous soulignons la facilité de mise en place, la faisabilité, et l’intérêt de telles actions. Les Organisations Non Gouvernementales demandent beaucoup à des populations qui, si elles se sont engagées auprès d’eux, n’en on pas moins vécu les événements traumatiques, les deuils répétés qu’ont connu la population. Ces soins (190 consultations pour 144 patients, dont 28 patients mis sous traitement psychotrope) ont été appréciés, ont apporté un soulagement, et on peut penser qu’ils ont permis de commencer à penser « l’après » MSF pour un certain nombre des participants. De même que les ONG fournissent des soins médicamenteux de base aux population qui s’engagent à leur côté, elles devraient proposer des soins psychologiques, dans les contextes ou la violence et la cruauté ont été extrêmes, comme au Liberia.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.