Résumé En nombre d’affaires, l’apogée de la répression de l’avortement se situe à la Libération et non sous le régime de Vichy. Plusieurs voies explicatives sont dégagées pour rendre compte de cette donnée contre-intuitive. Tout d’abord, la volonté, manifestée par l’administration centrale de la Famille et les natalistes, de proroger l’action répressive menée sous l’Occupation. Ensuite, la progressive spécialisation des méthodes policières dans ce type d’affaires, qui porte particulièrement ses fruits entre 1944 et 1946. Enfin, il s’agit d’explorer le maintien, au sortir de la guerre, de pratiques délatrices répandues sous Vichy et relancées dans le contexte de l’épuration sauvage. Celles-ci restent à l’origine de la majorité des dossiers à la Libération. On explique leur importance en montrant combien elles sont encouragées par certains services de police qui œuvrent de concert avec des magistrats et des médecins farouchement impliquées dans la lutte contre l’avortement.
Cet article interroge la notion d’« efficacité » et les indicateurs financiers et gestionnaires destinés à évaluer la réussite ou les échecs des caisses de Sécurité sociale et de leur personnel durant la phase d’essor de l’État-providence, de 1945 aux années 1980. Ces organismes locaux doivent, dans ce cadre, à la fois enregistrer de nouveaux assurés, mettre en œuvre une certaine justice sociale par la redistribution, mais aussi maintenir un équilibre financier entre recettes-cotisations et dépenses. En se fondant principalement sur l’analyse de témoignages d’une cohorte d’anciens agents de la Sécurité sociale, cette recherche vise à mettre au jour les obstacles mais aussi les atouts dont leurs institutions ont pu disposer pour mener à bien leurs missions. Ce personnel joue en effet un rôle déterminant à plusieurs titres. Il parvient à pallier, au prix d’un investissement important, une productivité structurellement limitée. Il réussit surtout à donner à la protection sociale un « visage humain », tout au moins jusqu’à ce que les caisses soient contraintes, dans un contexte de déséquilibre financier, de réduire leurs coûts de gestion et de fonctionnement.
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