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L'évaluation du caractère multiplicateur ou résistant de différentes céréales vis-à-vis de Meloidogyne naasi nécessite la mise au point de méthodes de jugement adaptées aux conditions de culture. Les tests proposés sont réalisés, soit sur sol conservé à l'extérieur, soit en conditions entièrement contrôlées, dans des boîtes de Petri. L'analyse critique des formations de femelles, oeufs et galles du nématode, en fonction du potentiel infectieux et de la variété, démontre la stabilité des tests préconisés indépendamment de leurs conditions de réalisation. Elle permet la mise au point d'un mode d'emploi des 2 méthodes. En sol infesté, les tests donnent les taux de multiplication de M. naasi sur diverses céréales, 4 à 9 mois après le semis des caryopses étudiés. Pour réaliser un bon test, il est préférable de faire 4 répétitions par variété, de prendre 2 témoins de multiplication dans les orges ou le blé et 1 de résistance choisi parmi les avoines. Les dénombrements de femelles et oeufs du nématode en juillet sont les meilleurs critères d'appréciation du caractère hôte des céréales à paille. La distinction entre 2 niveaux de multiplication se fait plus aisément au plus fort potentiel infectieux éprouvé, voisin de 18 à 23 L2. Les tests réalisés en boîtes de Petri, faciles à analyser en 1,5 mois, semblent plus particulièrement adaptés à l'analyse d'un grand nombre de variétés. L'inoculation à l'aide d'une seringue, des plantes à tester par une cinquantaine de larves infectieuses et le stockage des boîtes 1,5 mois à 23 °C, peuvent être employés pour la recherche de géniteurs de résistance, la détection de lignées résistantes par cette méthode étant aisée. La 2 e technique, consistant à déposer une à une 3 x 16 larves par plantule sur la gélose et à stocker les boîtes à 23 °C, est plus adaptée aux études du mode d'hérédité de la résistance, le caractère hôte de chaque plante testée étant systématiquement détecté. Les résultats préliminaires obtenus par ces tests sur le comportement de 2 orges, 1 blé et 1 avoine d'hiver, de 2 orges de printemps et d'1 lignée d'Aegilops ventricosa Tausch. sont analysés et comparés entre eux. Mots clés additionnels : Némalode, orge, blé, avoine, Aegilops ventricosa. SUMMARY Cereals as hosts of Meloidogyne naasi Franklin. /. — Test methods to evaluate resistance or susceptibility and preliminary results. Test methods to evaluate the host efficiency of different cereals for Meloidogyne naasi are necessary to detect varieties which are resistant to this nematode in our climatic and agricultural conditions. These new techniques involve rearing cereals either in infested soil or under controlled conditions in Petri dishes. Consistent results were obtained on the development of the females, eggs and galls of the nematode according to inoculum level and variety. The methods could therefore be developed for practical use. In infested soil, the degree of susceptibility of different cereal varieties was estimated 4 or 9 months after the sowing of tested plants. For successful use of the test, 4...

Le comportement vis-à-vis de Meloidogyne naasi de 3 espèces de blés diploïdes et de 7 espèces d'Aegilops a été étudié sur sol naturellement infesté. A l'intérieur de chaque espèce, on observe une variation dans le caractère hôte. Les 12 lignées de blés diploïdes testées sont toutes multiplicatrices de M. naasi ; cependant chez T. monococcum ssp. monococcum, le développement de femelles est toujours moindre. Les Aegilops : kotschyi, speltoides, triaristata, uniaristata, ventricosa sont de bons hôtes du parasite. Par contre, les Aegilops umbellulata et variabilis présentent des lignées très résistantes. L'intérêt et le transfert dans le blé des gènes de résistance de ces dernières sont discutés. Mots clés additionnels : Nématode, Triticum spp., Aegilops spp., gènes de résistance, introgression. SUMMARY Cereals as hosts of Meloidogyne naasi Franklin. III.-Investigations into the level of resistance of wheat relatives. The behaviour towards Meloidogyne naasi of 3 diploid wheat species and 7 Aegilops species was studied on infested soil. Within each species, variation in the « host character » is observed. The 12 lines of diploid wheat tested were all susceptible to M. naasi but development of females was less on those belonging to T. monococcum ssp. monococcum. Certain Aegilops species (kotschyi, speltoides, triaristata, uniaristata, ventricosa) were good hosts of the parasite while lines of Ae. umbellulata and Ae. variabilis were very resistant. The value of transferring their resistance genes into wheat is discussed.

La prévision des pullulations de Meloidogyne naasi Franklin et des risques de dommages consécutifs à ses attaques nécessite la connaissance de la qualité d'hôte des céréales à l'égard du nématode. Les potentialités d'hôte de variétés d'avoine, d'orge et de blé largement utilisées en France sont estimées dans ce travail. Les plantes à tester sont cultivées sur sol contaminé à 2 niveaux d'infestation : l'un fort (entre 18 et 26 L2/g de sol), l'autre faible (entre 3 et 7 L2). Après une extraction en juillet, le comptage des femelles et des oeufs révèle une importante variabilité selon les variétés de chaque espèce de céréales étudiée. Néanmoins, le classement de ces espèces suivant leurs potentialités d'hôte vis-à-vis de M. naasi est possible. L'orge d'hiver est, parmi les céréales testées, celle qui fournit le plus de femelles et d'oeufs par plante pour les deux potentiels infectieux. Globalement, l'orge de printemps et le blé d'hiver ont des capacités d'hôte identiques, mais bien inférieures à celles de l'orge d'hiver. L'avoine (de type hiver ou printemps) peut être considérée comme un très mauvais hôte dans les conditions de culture françaises. Dans la pratique agricole, la limitation des populations infestantes dans le sol peut passer par la culture d'avoine ou de variétés de blé d'hiver ou d'orge de printemps multipliant peu le nématode.

Les quatre pathotypes français Frl, Fr2, Fr3 et Fr4 peuvent être déterminés par leur capacityéàse multiplier ou non sur divers cultivars ďorge. Mais, ďune manière générale, les pathotypes méridionaux Frl et Fr2 se développent mieux sur les orges multiplicatrices, telles qu'Aramir, que les pathotypes septentrionaux Fr3 et Fr4. Les orges Siri et P 31–322‐1 sont résistantes àseulement trois pathotypes en France: Fr2, Fr3 et Fr4. ľhérédité génétique de la résistance de ces deux orges vis‐à‐vis ďHeterodera avenae est étudiée. Les résistances de Siri et de P 31–322‐1 vis‐à‐vis des pathotypes Fr2, Fr3 et Fr4 dépendent ďun ou de plusieurs gènes suivant le pathotype considéré. ľappartenance des quatre pathotypes français àla même espèce est vérifiée par ľétude de la descendance de leurs croisements.