Under what conditions can organized labour successfully politicize the European integration process across borders? To answer this question, we compare the European Citizens' Initiatives (ECIs) of two European trade union federations: EPSU's successful Right2Water ECI and ETF's unsuccessful Fair Transport ECI. Our comparison reveals that actor-centred factors matternamely, unions' ability to create broad coalitions. Successful transnational labour campaigns, however, also depend on structural conditions, namely, the prevailing mode of EU integration pressures faced by unions at a given time. Whereas the Right2Water ECI pre-emptively countered commodification attempts by the European Commission in water services, the Fair Transport ECI attempted to ensure fair working conditions after most of the transport sector had been liberalized. Vertical EU integration attempts that commodify public services are thus more likely to generate successful transnational counter-movements than the horizontal integration pressures on wages and working conditions that followed earlier successful EU liberalization drives.
Le projet européen de pénétration d'une logique de marché s'intensifie en réponse à la crise de l'euro. Cette évolution expose les mouvements syndicaux nationaux à une pression toujours plus forte. La transnationalisation croissante de la production et la centralisation de la gouvernance économique au sein des entreprises multinationales, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne ont placé les syndicats nationaux dans une situation de concurrence mutuelle toujours plus intense. Même le secteur public de la santé, jusqu'à présent considéré comme le secteur le plus protégé, est devenu l'objet d'un processus de pénétration d'une logique transnationale de marché. Et pourtant, les travailleurs et les syndicats ne sont pas désarmés. Trop souvent, les contraintes structurelles de l'économie mondialisée sont mises en évidence au détriment de la capacité d'agir potentielle du mouvement syndical. Les processus d'intégration économique et politique ont également ouvert de nouvelles possibilités stratégiques pour les syndicats. L'essentiel à cet égard réside dans la manière dont l'action syndicale au niveau local et national peut être connectée au-delà des frontières dans des moments de solidarité transnationale.L'objectif de ce numéro spécial consiste à analyser de manière critique l'action syndicale transnationale en temps de crise. Même si de plus en plus de luttes sociales présentent une dimension européenne manifeste, les protestations du monde du travail après la crise continuent pour la plupart à se placer dans un cadre national. Certains observateurs ont même relevé une discordance croissante Nord-Sud dans les stratégies syndicales européennes. Cependant, il y a également eu des réponses transnationales du monde du travail à la crise, en particulier si l'on inclut des formes plus informelles d'action collective de la part des travailleurs au sens large. Ces phénomènes suggèrent que la « renationalisation » des syndicats européens n'est pas une fatalité inexorable. Dès lors, les études réunies dans ce numéro spécial n'identifient pas uniquement des obstacles à l'action collective transnationale mais évaluent également les conditions dans lesquelles ces obstacles peuvent être surmontés.Des versions antérieures des articles figurant dans ce numéro spécial ont été présentées les 27 et 28 février 2014 à Oslo, lors de l'atelier international sur le thème « Labour and Transnational Action in Times of Crisis », organisé, dans le cadre de l'Académie norvégienne des sciences et des lettres, par le groupe de recherches Globalization and the Possibility of Transnational Actors du Centre for Advanced Study
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