* Ce texte synthétise l'analyse de la conjoncture menée par le Département analyse et prévision de l'OFCE au printemps 2017. Ces analyses s'appuient sur le travail de l'équipe internationale animée par Christophe Blot composée
En France, sur l’ensemble de l’année 2020, nous prévoyons une baisse de 9 % du PIB. 55 % du choc serait absorbé par les administrations publiques. Les entreprises verraient leur revenu se réduire de 56 milliards (ce qui correspond à 41 % du choc) et leur taux de marge baisserait de 4,2 points de valeur ajoutée sur l’année. La baisse de revenu pour les ménages serait limitée (-5 milliards) et l’accumulation d’« épargne-Covid-19 » serait élevée, représentant 86 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2020. Pour 2020 le déficit atteindrait -8,9 % de PIB, un maximum historique depuis que les comptes nationaux sont disponibles. En 2021 le déficit public s’établirait à -6,3 % du PIB. Le nombre de chômeurs augmenterait de 810 000 sur l’année 2020 et le taux de chômage atteindrait 11 % en fin d’année. Le chômage baisserait de 400 000 personnes en 2021 et le taux de chômage serait de 9,6 % de la population active fin 2021, soit 1,5 point de plus que son niveau observé fin 2019. Le Plan de relance améliorerait le PIB à hauteur de 1,1 % pour 2021 et la croissance serait de 7 %. Le calibrage budgétaire des mesures de réponse à la crise sur deux ans couvre 37 % des pertes cumulées d’activité sur 2020-21, soit une part similaire au plan de relance de 2009-2010. En 2022, les nouvelles mesures issues du Plan de relance auraient un impact de 0,9 point de PIB sur l’activité.
Ce travail de prévision a été réalisé sur la base d’un retour progressif à une situation sanitaire moins contrainte (i.e. des mesures prophylactiques proches de celles de l’été 2020) à partir du deuxième trimestre 2021. Dans le monde, la valeur ajoutée ne retrouvera son niveau de fin 2019 qu’à la fin 2021, après une chute de plus de 10 % au deuxième trimestre 2020, impliquant ainsi la perte de deux années de croissance du fait de la crise sanitaire. En partant de notre prévision réalisée en octobre 2019, l’évaluation de cette perte d’activité liée à la crise de la Covid-19 fin 2021 se situe entre -2 points (Allemagne et Italie) et -6 points de PIB (Espagne). Pour la Chine, la perte serait de 2,3 points de PIB. Dans les principaux pays développés, une épargne « forcée » s’est constituée durant la crise sanitaire. À la mi-2020, nous l’évaluons à près de 90 milliards de livres sterling pour les ménages britanniques soit 12 points de leur revenu disponible (RdB), à plus de 60 milliards d’euros en France et en Allemagne (respectivement 8,6 et 7,6 points de RdB) et à près de 40 milliards d’euros en Espagne et en Italie (respectivement 10 et 6,4 points de RdB). Cette épargne moyenne cache la dynamique de hausse de la pauvreté.
Département analyse et prévision 1 , sous la direction de Xavier Timbeau Depuis 2010, la plupart des pays industrialisés ont engagé une stratégie de réduction des déficits budgétaires. Cette stratégie a cassé la reprise naissante de l'économie mondiale et plongé à nouveau la zone euro en récession. L'austérité et la récession y furent en effet amplifiées par la crise des dettes souveraines et la forte hausse des taux d'intérêt. Si les efforts budgétaires se sont poursuivis en 2014, ils se sont néanmoins atténués dans la zone euro, ce qui avait laissé entrevoir une accélération de la croissance. La reprise escomptée ne s'est cependant pas matérialisée, à l'exception de l'Espagne. La France est restée en situation de stagnation et l'Italie en récession. Même l'Allemagne, principal moteur de la zone euro, donne des signes de ralentissement. Par conséquent, la divergence avec les États-Unis ou le Royaume-Uni devient de plus en plus grande. Même si l'austérité est moins importante en moyenne, elle reste significative pour certains pays, d'autant plus que les multiplicateurs sont élevés. En outre, si les taux nominaux ont baissé, les taux réels ont augmenté avec la chute des taux d'inflation. Enfin, l'appréciation de l'euro en 2013 a également réduit ou atténué les efforts faits pour améliorer la compétitivité dans la zone euro. 1. Ce texte synthétise l'analyse de la conjoncture menée par le département analyse et prévision de l'
Depuis la prise de conscience fin février dernier de la diffusion de l’épidémie de coronavirus, l’économie mondiale a subi un choc inédit bouleversant le paradigme conjoncturel. Comme le laissait pressentir l’évolution des indicateurs infra-trimestriels, les chiffres de croissance du PIB concrétisaient déjà, dans leur version provisoire, les effets économiques du confinement sur les deux dernières semaines du premier trimestre. Toutefois, au vu du degré de sévérité des fermetures, on pourrait s’attendre à des révisions importantes du PIB à la baisse comme à la hausse. Nous évaluons ensuite l’impact de choc sur l’économie mondiale en partant des tableaux entrées-sorties issus de la World Input-Output Database (WIOD). Les différentes mesures de mises en place pour le mois d’avril auraient un impact de -19 % sur la valeur ajoutée au niveau mondial. Tous les secteurs et tous les pays ne seraient pas impactés de la même manière. Au niveau sectoriel, la branche de l’hébergement-restauration enregistrerait une diminution de 47 % de sa valeur ajoutée au niveau mondial. Au niveau géographique, l’Europe serait la zone la plus touchée, notamment l’Espagne, l’Italie et la France avec des chutes de valeur ajoutée de plus de 30 points. Bien que l’Allemagne ait subi une baisse moins importante de l’activité, en lien avec des mesures de confinement moins restrictives dans l’ensemble, le pays souffre cependant de sa forte exposition à la demande étrangère. Cette modélisation permet ensuite de décrire l’incidence du choc d’activité sur la demande de travail pour le mois d’avril. Pourtant, si l’ajustement de la demande de travail au choc de production est très marqué, l’impact final sur l’emploi salarié apparaît in fine , au moins en Europe, faible au regard des pertes potentielles d’emplois, en raison de la mise en œuvre de dispositifs d’activité partielle similaire. En l’absence d’un tel mécanisme, les États-Unis connaissent de plus fortes destructions d’emplois salariés, qui atteignent 14,6 % de l’emploi salarié total.
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