Cet article analyse la construction de l’ethos collectif des étudiants français durant la guerre d’Algérie. Troublée par les événements, une partie importante au sein de la direction de l’Union Nationale des Étudiants de France (UNEF), seule organisation représentative du milieu étudiant à cette période, revendique la politisation de l’UNEF et la mobilisation de ses adhérents en faveur d’une paix négociée en Algérie en soutien des aspirations nationales du peuple algérien. A travers une production discursive exceptionnellement riche, les responsables étudiants de ce courant, promoteurs du syndicalisme étudiant, ont créé une nouvelle image du milieu étudiant dans l’intention de remplacer l’image folklorique de l’étudiant par celle d’un citoyen responsable politiquement engagé. Cette procédure de re-travail d’un l’ethos préalable a contribué à légitimer l’expression politique du groupe et a facilité la mobilisation de ses adhérents. Elle a été également utilisée dans une rhétorique de polarisation par laquelle les étudiants plus proches du syndicalisme se sont détachés de leurs adversaires de l’UNEF, défenseurs d’un corporatisme étudiant non-politique. Remplissant plusieurs objectifs rhétoriques, le nouvel ethos collectif des étudiants renvoie à une population en train de se massifier dans un contexte social et politique unique.
Sur la base d’un vaste corpus relatif au mouvement « anti-Sarko » en France, cet article explore les significations et les fonctions de l’insulte dans la rhétorique de protestation. Exploitant les méthodes de l’analyse des cadres, l’article classifie d’abord les différentes catégories d’insultes qui caractérisent le genre humoristique « anti-Sarko », puis démontre comment ces catégories construisent ensemble l’argument « anti-Sarko » de base. L’article montre que les insultes jouent un rôle central dans le cadrage de la cause et des motifs du mouvement. La rhétorique des insultes permet à ce mouvement relativement fragmenté et divisé de se rassembler autour d’un ennemi commun, et de projeter une série de valeurs partagées avec lesquelles le « français moyen » peut facilement s’identifier.
Clôturant le chapitre intitulé « A Word about Words » dans son célèbre Rules for Radicals, le militant social Saul Alinsky suggère qu'au vu de la centralité du conflit dans la société ouverte, la représentation de la vie démocratique en termes de musique prendrait la forme d'une harmonie de dissonance (1971 : 62). Par « harmonie de dissonance » Alinsky désigne une forme de désaccord profond qui va au-delà du dissensus qu'on retrouve dans les grandes controverses, et qu'on pense souvent en termes de discours polémique (Amossy : 2014). Il s'agit plutôt de la contradiction fondamentale entre la réalité sociale d'une part, et la façon dont certains d'entre nous aimeraient la voir, d'autre part. Il s'agit de la contestation constante de l'ordre social et de la structure du pouvoir. Il s'agit du refus de voir dans les conditions sociales une loi transcendantale. L'harmonie de la vie démocratique repose ainsi sur la capacité à faire entendre des voix dissonantes, et ces voix dissonantes s'expriment à travers la parole protestataire et dissidente ; à travers les mots de ceux qui agissent, ensemble, pour changer le monde dans lequel ils vivent. C'est à ce sujet qu'est consacré le présent numéro de la revue Argumentation et Analyse du Discours, dont l'ambition est double. D'abord, examiner la contribution que peuvent apporter les sciences de langage, en général, et l'analyse du discours (AD) en particulier, à l'étude de ce qui semble (ré)occuper la scène publique ces dernières années dans le monde entier : les mouvements de protestation. Du « printemps arabe » aux manifestations pour des réformes démocratiques à Hong Kong ; des tentes dressées Le(s) discours de l'action collective : contextes, dynamiques et traditions d...
This study analyses verbal aggression in cyberbullying against social workers in Israel. Given the particular nature of this type of aggressive behaviour, namely its repeated and public dimensions, the study focuses on the content of offensive messages. Drawing on examples from multiple antisocial workers' weblogs and Facebook pages, the study employs constructionist social problems methodology in order to extract the logical structure of antisocial workers' discourse as claims-making activity. The analysis demonstrates that, far from constituting isolated or momentary outbursts of anger or frustration, cyberbullying against social workers contains messages which share similarities in content and style, comprise a persistent set of claims against social workers and employ rhetorical means in order to enhance public support. The article holds that understanding the specificity and content of offensive messages against social workers in new-media saturated societies is crucial for understanding current shifts in social workers' conflict environment and the formation of public opinion concerning social workers and social services.
Political campaigns running during the Israeli general elections of 2013 saw a rapidly growing use of new media. According to reports, most of the electronic campaign activity focused on candidates' or their respective party's Facebook page. This article explores the rhetorical dimensions of electronic campaigns and particularly focuses on the formation of the public image of three candidate, all of whom were identified with the promise of a 'new politics': Yair Lapid, head of the newly formed 'middle class party' Yesh Atid; Shelly Yachimovich, head of the Israeli Labour Party; and Naftali Bennett, newly elected head of the religious Zionist party, Habayit Hayehudi. The rhetorical analysis uncovers three discursive strategies used by all three candidates: informality, meta-textuality and narrativity. These discursive strategies transform the campaign microblogs into personal 'campaign diaries' used by the candidates to account for 'behind the scenes' anecdotes, impressions and insights. The analysis shows that candidates used personal Facebook microblogs to strengthen their image as authentic and complex characters, rather than mediated personas engineered by campaign managers. This article argues that such political images were strategically designed in order to support the campaigns' promise to break from the 'old politics' and warrant the candidates' commitment to the 'new politics'.
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